Qu’à cette saison tu sois parti
Est en soi un message de nouvelle vie
Pour nous qui t’avons aimé
Et nous sentons si désemparés
Parmi nous, il y en a qui n’ont guère le choix
Se doivent de rester forts
Car la vie garde ses droits
Même en face de la mort
Certains ont le secours des paroles
Quelque fois, elles savent être magiciennes
Ont un beau rôle, viennent
Au devant de nous et consolent
D’autres ne savent point montrer leur grande peine
La cachent dans une grande urne au fond d’eux-mêmes
Chagrin trop intime, trop précieux
Pour le faire voir à tous les yeux
Et ceux dont le chagrin est pavé de regrets
De ce que l’ont n’a pas fait
Trouvent dans leur désarroi une planche de salut
En prenant une nouvelle ‘’rue’’
Découvrent avec émotion des ‘’paysages’’ jusqu’alors méconnus
Et pour eux, cette peine-là n’est pas peine perdue
Considérons que tous ces chagrins ne sont pas feuilles mortes
Ce n’est pas l’automne, le printemps est à notre porte
Le renouveau et ces peines seront les pierres à bâtir
Qui nous aideront à construire un nouvel avenir.
( 12 mars 1996 : paroles d’une mère dont le fils, 43 ans, vient de mourir )