Commémoration de tous les fidèles défunts

Commémoration de tous les fidèles défunts – Ancienne homélie retouchée –
Dans un instant nous allons proclamer notre foi, celle dans laquelle nous avons été baptisé ; ces paroles sont comme le condensé de la foi de l’Eglise de la fin du 3ème siècle, on appelle l’ensemble : le ‘’Symbole des apôtres’’ non parce qu’il a été écrit par eux, mais c’est des évêques réunis en Concile qui l’ont ainsi nommé pour exprimer leur foi en fidélité à l’enseignement des apôtres.
Le fait est que la formulation et les expressions employées sont marquées par la culture de l’époque de leur rédaction et donc nous posent souvent question – nous sommes amenés à y réfléchir afin de les comprendre et leur donner sens pour aujourd’hui.
Comme en ce jour nous prions pour les défunts que nous croyons vivants en Dieu, j’ai fais le choix de m’arrêter à l’affirmation : «  Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle…. » – « La résurrection de la chair », qu’est-ce à dire ? Parle-t-on de notre corps charnel tel qu’on le voit et qu’on se voit maintenant ? Parle-t-on de l’âme ? ou d’autre chose qui nous serait caché ?
La résurrection, si on se réfère à l’Evangile où il est question de Jésus ressuscité, c’est plus que l’immortalité de l’âme, c’est aussi autre chose que la reprise de la vie actuelle débarrassée de ses mauvais côtés comme les traces du vieillissement, de la maladie, du handicap et des blessures physiques – Il y a bien des sculptures anciennes qui représentent les morts sortants de leurs tombeaux, mais la résurrection n’est pas la réanimation de notre corps actuel : il est fait pour l’espace et le temps présent et non pour l’éternité.
Dans la Bible le mot ‘’chair’’ évoque à la fois la fragilité de l’être humain, son péché ( ce qui blesse sa relation avec Dieu et avec ses semblables ) et l’espérance liée à son avenir.
Dans la profession de foi : « Je crois à la résurrection de la chair… » c’est l’affirmation qu’en dernier ressort, c’est l’espérance qui l’emporte :espérance que l’amour de Dieu transfigurera nos corps de chair en corps sauvé ; c’est croire que dans la vie pleine et définitive en Dieu et avec lui on se reconnaîtra. – dans l’une de ses lettres, l’apôtre Paul a parlé de ‘’ corps spirituel’’.
Saint Jean, dans l’une de ses lettres, a écrit : « parce que nous aimons nos frères, nous sommes passés de la mort à la vie » et Jésus à travers les paroles de l’Evangile a affirmé que c’est lui qui est « Le chemin, la vérité et la vie »
Cette injonction, selon les circonstances et surtout les personnes, est entendue, comprise de différentes façons, l’important c’est qu’elle nous appelle à prendre notre vie au sérieux, à y prendre nos responsabilités, à y vivre notre vocation humaine et chrétienne : si nous croyons à la résurrection, à la vie éternelle, nous ne pouvons pas nous résigner à ce que nous voyons de tordu, de mal à l’œuvre dans notre vie et dans le monde en soupirant après le ciel, avec une telle attitude, on ne serait pas disciple de Jésus.
L’espérance en la résurrection ne l’a pas fait s’évader des réalités terrestres ; en étant homme, en vivant la condition humaine, Jésus nous révèle comment vivre une vraie relation à Dieu et aux autres, ‘’une vie de ressuscité’’ : faire progresser la paix, la compréhension, la solidarité, la fraternité, pratiquer le pardon et la réconciliation, agir pour favoriser le bien vivre ensemble.
En ce jour où, tout particulièrement, nous pensons à ceux et celles de nos familles qui sont morts, où nous prions pour eux, pensons surtout à qu’ils ont dit et fait pour vivre en ressuscité et regardons comment nous-mêmes nous le faisons.