Fiche Evangile pour dimanche 21 avril 2024 – 4ème dimanche de Pâques –
– Année B – Jean, 10, 11-18
En ce temps-là, Jésus déclara : «  Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais mon Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. V 16 : J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos : celle-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. V 17 : Voilà pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie , pour la recevoir de nouveau. V 18 :Nul ne peut me l’enlever : je le donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Commentaires et clefs de lecture
Dans la Bible, Dieu est présenté plusieurs fois comme un berger. C’est une manière de dire avec quelle attention, quelle affection il veillait sur son peuple, s’occupant de chacun en particulier. Cette attitude de Dieu est souvent mise en opposition avec celle des chefs, rois ou prêtres, qui ne recherchent que leurs intérêts et n’ont pas la soucis du peuple : «  Fils d’homme, prononce un oracle contre les bergers d’Israël, et dis-leur à ces bergers : Malheur aux bergers d’Israêl qui se paissent eux-mêmes » Ezéchiel 34,2.
Ces images sont utilisées pour dire l’espérance en ce jour où Dieu interviendrait pour s’occuper activement de son peuple, pour le rassembler, le rassasier : « Comme un berger, il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble… » Isaïe 40,11.
La façon dont Jésus remplit sa mission témoigne de cet amour inconditionnel pour son peuple . Il est le bon berger qui non seulement connaît ses brebis et prend soin d’elles, mais qui va jusqu’à donner sa vie pour elles. Mais l’évangéliste indique aussi ( V 16 ) que la mission de Jésus va plus loin que ses disciples en Palestine, qu’elle n’a pas de limites car elle concerne tous les hommes appelés à suivre l’unique berger. V 17 et 18 : Jésus, homme libre, donne volontairement sa vie, et est ainsi capable de ”s’ouvrir” entièrement à l’amour du Père, capable de laisser cet amour envahir toute sa vie. Donner sa vie ouvre à une Vie Nouvelle. ( cf : « ….la recevoir de nouveau ») Ce qu’il fait, c’est à la fois ce qu’il veut et selon le commandement reçu du Père, les deux s’harmonisant totalement.
Et aujourd’hui ?
Cet évangile avec l’image du berger qui connaît ses brebis fait penser, dans un premier temps, à l’une des premières exhortations du pape François qui appelait les prêtres à ”connaître l’odeur de leurs brebis”, c’est-à-dire : ” connaître leur histoire : ce qu’ils vivent comme joies, préoccupations, soucis, épreuves…” et en tenir vraiment compte, non par complaisance, mais bien pour, à l’image de Jésus bon pasteur, laisser ”passer” vers eux, en les accueillant fraternellement, le plus possible de l’amour du Père dont chacun de nous est bénéficiaire; et cela, évidemment concerne chaque baptisé qui, de même est appelé à ‘’connaître l’odeur de ses semblables’’.
En effet, par notre baptême, nous sommes ”incorporés” à Jésus-Christ, vrai berger, et nous avons, à sa suite, une responsabilité de berger envers autrui.
Evoquons tous ceux et celles avec qui nous sommes en relation : membres de notre famille, amis, voisins etc.… comment sommes-nous proches d’eux, attentifs à ce qu’ils vivent ? – non pas par curiosité et de façon intrusive, mais en respectant leur intimité –
Comment avons-nous une attitude de berger envers eux ? Ce rôle de berger se décline de différentes manières : tisser avec eux des liens fraternels, amicaux, être à leur écoute, en dialogue avec eux, leur faire part de notre réflexion ou de notre avis tout en respectant le leur, leur proposer notre aide en fonction de leurs difficultés du moment et selon nos possibilités…ce n’est pas limitatif, à chacun de réfléchir et de discerner ce qui peut, de notre part, être bénéfique, bienfaisant pour eux tout en respectant leur liberté.
Soyons conscient que notre vocation, pour ainsi dire fondamentale, c’est d’être le plus humain possible en paroles, comportements et actes envers ceux et celles que la vie met sur notre chemin.