Fiche Evangile pour dimanche 21 juillet 2024

Fiche Evangile pour dimanche 21 juillet 2024 – Marc 6, 30-34
En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui repartaient étaient nombreux, et l’on n’avais même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
Commentaires et clefs de lecture
L’heure d’un premier bilan est venue pour les missionnaires. C’est la seule fois où, dans son Evangile, Marc donne aux Douze leur nom approprié d’Apôtres, ce qui signifie Envoyés.
Le Maître invite ses amis à prendre du recul pour jouir d’un repos bien mérité. Mais la foule harcèle le groupe au point de l’empêcher de se restaurer. Le thème de la nourriture, qui va suivre du verset 35 au verset 44 ( non proclamé ce dimanche ), est ainsi annoncé. Le contraste est marquant entre le projet de retrait à l’écart de la foule et l’afflux des gens qui devancent le groupe.
Jésus ne se dérobe pas devant la foule, bien au contraire, et Marc insiste sur sa sollicitude particulière à son égard. L’expression ”saisi de compassion” est très forte en grec. Littéralement le texte dit :”ses entrailles s’émurent”, comme celles de Dieu à l’égard de son peuple : « je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse… » Extrait de «  Osée 11, 1 à 9 »
La compassion de Jésus est comparée à celle d’un berger pour ses brebis perdues. C’est une allusion au thème essentiel de l’Ancien Testament, Israël y est présenté comme un troupeau conduit par Dieu et par les pasteurs qu’il lui a donnés, mais tous ne sont des ”modèles” de bergers: voir Ezéchiel 34, 1 à 31 – Voilà pourquoi Dieu a promis à Israël un bon berger en la personne du Messie attendu.
Dans ce passage d’Evangile, Jésus apparaît comme ce berger divin qui vient enfin prendre soin de son peuple. Marc souligne que Jésus ( le Maître ) commence par enseigner longuement la foule, jamais l’évangéliste n’en a précisé le contenu. Mais le fait est significatif, avant de donner du pain ( 35 à 44 ) c’est d’abord par sa parole que Jésus nourrit et rassasie les hommes.
C’est par ” la Parole” que Jésus s’efforce de rassembler la foule en un nouveau peuple de Dieu.
L’Église, à l’origine, l’a bien retenu dans sa pratique de l’Eucharistie, elle relie les ”deux tables” qui s’enchaînent : celle de la Parole d’abord, puis celle du Pain.
Et aujourd’hui ?
La compassion envers les gens et l’enseignement des foules sont constitutifs de la mission de l’Église. De bien des manières et dans bien des domaines le pape François le rappelle en permanence.
La compassion : se laisser ”toucher” par le vécu de ceux et celles avec qui nous sommes en relation : membres de notre famille, voisins, amis, membres d’associations ou qui viennent à nous parce que nous avons une responsabilité en paroisse, en communauté de paroisses.
Les accueillir avec bienveillance, les écouter, essayer de les comprendre, entrer en dialogue, être simplement humain envers eux ; si nous ne serions pas humain, dans le bon sens du terme, envers eux, comment pourrions-nous prétendre être chrétien ? A ce propos, j’ai lu un jour dans « Les Essentiels » de La Vie : « Cheminer vers Jésus ne nous rend pas plus malins que les autres, ni plus performants, seulement plus humains. »