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Homélie de l’Assomption

Fête de l’Assomption 

Ce que nous fêtons, ce n’est pas une déesse ou une divinité féminine comme dans les rites païens de l’antiquité, ce n’est pas non plus une souveraine, habillée de soie avec couronne et bijoux en or…

Nous fêtons Marie, première des ressuscités à la suite de son fils – cette particularité – ou ce privilège – ne tient pas à ses mérites ou à ses actes mais découle de ce qu’est Jésus-Christ – ce qu’elle est vient de Dieu : elle même, dans le récit de l’annonciation s’est qualifiée « d’humble servante du Seigneur » – elle reconnaît que ce qu’il lui donne c’est par grâce, par amour et sa louange la tourne vers Dieu, Luc, pour bien le marquer a mis un chant d’action de grâce dans la bouche de Marie, elle n’en ait pas l’auteure, l’évangéliste a juste ajouté le verset qui la concerne, voilà pourquoi le dévotion envers Marie nous renvoie constamment vers le mystère de Dieu qui s’est rendu proche des hommes en Jésus le Christ pour les libérer, les sauver

Pour vraiment comprendre l’Assomption de Marie, c’est d’abord par le Christ ressuscité qu’il nous faut passer, c’est vers lui que nous avons à être tourné….n’inversons pas la démarche.

Bien sûr, il y a l’image de cette femme que nous avons accueilli dans la lecture du livre de l’Apocalypse – cette femme, qui met au monde un enfant, fait penser spontanément à Marie qui donne naissance à Jésus – n’oublions pas que l’Apocalypse est un livre dont le langage est comme codé, les biblistes l’ont décrypté pour nous rendre accessible l’intention de son auteur : ainsi la femme c’est soit Sion, et les douze tribus d’Israël, c’est-à- dire le peuple de Dieu qui donne naissance au Messie et aux croyants ( selon une prophétie de l’Ancien Testament ) soit Marie, figure de l’Eglise bâtie sur les douze apôtres et qui enfante le Christ pour le donner au monde et les forces du mal ne l’empêcheront pas, ne vaincront pas mais la libération par le Christ, la puissance de l’amour de Dieu seront victorieux en fin de compte – et Marie bénéficie déjà de cette victoire – 

Jean, l’auteur du Livre, a écrit pour conforter les Eglises d’Asie Mineure dans leur foi au Christ ressuscité, ils étaient en butte aux difficultés et aux persécutions, ainsi qu’à la désaffection de nombreux croyants – alors, dans une vision de foi, une projection dans l’avenir, qui repose sur l’histoire du peuple d’Israël, il affirme que le mal, c’est-à-dire la puissance de l’Empire Romain, finalement, ne triomphera pas du Christ et de ceux qui croient en lui – il est sûr que la puissance de vie du ressuscité sera vainqueur et pour le dire Jean utilise des images bibliques : le dragon, symbole du mal – le désert, lieu du dépouillement et de l’épreuve, lieu où Dieu se fait connaître – les temps tourmentés et difficiles sont à l’image du désert où Dieu parle aux Eglises, où il lui donne des signes de sa présence.

La référence aux temps bibliques nous la voyons encore dans l’Evangile dans la rencontre entre Elisabeth et Marie ; Elisabeth représentant la fin de la première alliance qui permet la naissance de la nouvelle, Marie portant celui qui ouvrira le temps nouveau, les derniers temps dans lesquels nous vivons depuis.

Marie est déclarée bienheureuse parce qu’elle a été choisie pour être la mère de Jésus, mais plus encore parce qu’elle a accueillie la parole de Dieu.

Nous qui sommes de ceux qui accueillons, écoutons et mettons, le mieux possible, en pratique sa Parole, sommes-nous à l’image de la femme du Livre de l’Apocalypse ? – 

Que mettons-nous au monde ? A quoi donnons-nous vie par nos paroles, nos comportements, nos initiatives ? Si l’Eglise nous est donnée, il n’en reste pas moins que nous avons aussi à la mettre au monde, à la faire naître, à faire en sorte qu’elle soit bonne nouvelle pour nos semblables.

En cette fête de Marie, la première des ressuscités, prions-là en lui disant simplement : « Marie, redis-nous, comme tu le fis jadis aux serviteurs de la noce de Cana, oui, redis-nous, sans te lasser, en nous montrant ton fils : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le »

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