15° DIMANCHE ORDINAIRE – ANNEE C 2016 – 9 07 à Raedesheim et 10 07 à Pulversheim
Peut être avez-vous pensé : ” oh là là, la retraite ne lui réussit pas, voilà qu’il se met à oublier des choses”… je n’ai pas oublié quelque chose avant l’Evangile, je l’ai fait omis exprès pour y revenir maintenant …nous faisons souvent machinalement le geste + Gloire + à toi + Seigneur en oubliant quelque peu son sens : nous demandons ainsi + que la Parole de l’Evangile influence notre réflexion + qu’elle inspire nos paroles et + qu’elle motive les décisions qui mûrissent dans notre coeur
pour que ce soit ainsi, pour chacun d’entre nous, demandons à l’Esprit-Saint de venir ‘’ travailler ‘’ en nous. et de nous aider à réfléchir à l’Evangile et surtout à ce qu’il oriente nos façons d’être et de faire envers autrui
dans le prolongement de cet Evangile, pensons à ceux et celles qui, autour de nous, sont blessés par des rumeurs les concernant, par des paroles malveillantes ou méprisantes, des difficultés : maladie grave, chômage ou par des drames..
Notre passage d’Evangile se termine par un début, un envoi‘’ Va, et toi aussi, fais de même ! ‘’ Jésus invite l’homme à se mettre en mouvement…c’est pour nous un appel à regarder, à s’impliquer, à agir : pour retenir l’essentiel de cet Evangile on peut faire un jeu de mot : la pointe n’en est pas moralisante, mais renversante...au début la question du docteur de la Loi a été :‘’Et qui donc est mon prochain ? ‘’ et à la fin de la parabole, Jésus renverse la problématique en lui demandant : ‘’ lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme ? …. ‘’ à juste titre le docteur de la Loi désigne le samaritain…
Le prochain est donc celui qui manifeste de la compassion, non celui qui en bénéficie, – celui qui se fait proche de quelqu’un – ce n’est plus l’autre à aimer , c’est celui qui se rend proche de quelqu’un qui aime son prochain …. pour être le ‘’ prochain ‘’ de quelqu’un, nous devons y aller… nous déplacer ‘’ – et alors, nous étant fait proche, nous aurons un prochain, mais, par expérience, nous le savons bien – ce n’est pas automatique ; la décision de nous approcher de quelqu’un est toujours nécessaire, même vis-à-vis de ceux et celles qui apparaissent les plus proches : parents, conjoints, enfants, amis, connaissances …il peuvent rester ou devenir lointains…
en réalité la distance d’avec quelqu’un nous guette toujours…. c’est notre regard sur l’autre ou notre réticence à nous en approcher qui la créé,…. notre insouciance ou notre indifférence ….. ou peut être aussi notre habitude, quand on considère l’autre comme ‘’ faisant partie des meubles ‘’ … comme la Parole de Dieu – dont nous a parlé la première lecture, – le prochain est dans notre cœur, … c’est notre cœur qu’il faut réveiller et laisser parler pour pouvoir aller vers d’autres, pour être leur prochain …..
et puis, pensons à tous ceux et celles qui se sont rendu proche de nous à telle ou telle occasion, lors de tel ou tel événement difficile ou réjouissant… qu’ils nous ont relevé et remis en route.…qu’il nous ont accompagné un bout de chemin….. sachons l’apprécier à sa juste valeur
sachons aussi, à l’occasion, le faire comprendre aux intéressés.… n’attendons pas leur mort et le jour de leur enterrement pour le reconnaître et le dire……
on peut aussi aller au-delà de la parabole : le samaritain a dit à l’aubergiste qu’il lui rendra tout ce qu’il aura dépensé en plus quand il repassera….celui qui passe auprès de nous et qui, toujours, repassera, c’est le Christ lui-même, – quand nous sommes blessés par les coups de la vie, par des déceptions, par des événements ….c’est lui qui nous voit , qui s’approche, nous relève et prends soin de nous….pas directement bien sûr, mais à travers d’autres qui se font nos prochains : ces temps-ci, quels visages ont-ils pour nous ?