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Homélie du 15° dimanche du temps ordinaire – Année B –

15° DIM TPS ORD – Année B – 15 juillet 2018 – Cté de paroisses : Feldkirch et Ungersheim (version 1997 remaniée)

Jésus a envoyé les Douze en mission, – ailleurs, par exemple dans l’Évangile de Luc, Jésus, après avoir envoyé les Douze, en envoie encore 72, dans un autre évangile 77, puis, au fur et à mesure, dans l’Église en ses débuts, encore plus – 

si pendant des siècles la mission d’évangéliser sera confiée majoritairement aux évêques et aux prêtres, plus près de nous, ce sera à des mouvements d’action catholique, tel la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, dont le fondateur, en 1927, dira que ce sont les ouvriers qui, en premier, évangéliseront les ouvriers, puis c’est le Concile Vatican II qui affirmera, que tous les baptisés, chacun à son niveau de responsabilité, reçoivent la mission d’évangéliser leurs frères et sœurs, 

Pour ce qui est du récit que nous venons d’entendre, il est donc évident qu’il ne peut pas être transposé tel que, dans notre temps et dans notre société : nous sommes amenés à lire et à écouter l’Évangile, et, en même temps, à regarder, et à écouter ce qui se passe autour de nous, à réfléchir à la façon d’être signe et témoin de l’Évangile et de Jésus-Christ dans cette réalité 

Dans le récit de Marc, nous pouvons relever plusieurs choses : Jésus a envoyé des hommes somme toute ordinaires : des pêcheurs pour la plupart, un percepteur des taxes et même un zélote, aujourd’hui on dirait un résistant – il les a formé pour qu’ils soient des témoins fidèles et vrais de sa Parole au milieu du peuple … il leur a prescrit l’habillement, l’équipement et la façon d’être des pèlerins juifs qui se rendaient une fois par an au temple de Jérusalem… à cet habillement et équipement on peut donner un sens symbolique : 

les sandales : les disciples ont à garder les pieds par terre … le disciple du Christ est un être humain qui vit, dans son temps, en relation avec ses semblables, comme eux et avec eux il est toujours en chemin, il est un pèlerin sans cesse en quête de Dieu le bâton : le symbole de l’autorité, dans le sens ou celui qui l’a en main est autorisé à représenter quelqu’un qui lui fait confiance – dans la tradition biblique, le bâton était donné par l’ancien à celui qu’il chargeait de continuer son œuvre. les douze proclamèrent, entre autre, qu’il fallait se convertirse convertir ..cette expression vient d’un mot grec qui signifie : se retourner l’esprit – 

se retourner l’esprit : être chrétien, être disciple, prendre sa part dans l’annonce de l’Évangile, faire de tout groupe et services d’Eglise, un signe de la présence du Christ, faire de chaque groupe chrétien une communauté vivante et attirante, – se retourner l’esprit avec l’exigence édictée en 1988 par Jean-Paul II, je le cite«  il faut donc regarder en face ce monde qui est le nôtre avec ses valeurs et ses problèmes, ses soucis et ses espoirs, ses conquêtes et ses échecs, un monde dont les conditions économiques, sociales, politiques et culturelles présentent des problèmes et des difficultés encore plus grave que celles décrites par le Concile Vatican II » son propos sonne bien actuel !

C’est pour cette mission que l’évêque envoie des prêtres, avec la nomination de curé, aux communautés chrétiennes, le terme curé ne signifie pas patron, ou chef d’entreprise, mais vient d’un terme grec qui a comme sens ‘’ en avoir cure, avoir le soucis de … vous savez, comme curé, je me sentais plutôt dans la peau d’un capitaine, avec un équipage et des passagers, veillant ensemble à ce qu’on garde le bon cap, à l’aide de la boussole de l’Evangile et en ayant bien conscience que l’armateur qui nous confie le bateau c’est Dieu, c’est Jésus-Christ..

Je termine avec l’exigence de conversion, de retournement de notre esprit qui se vit à un double niveau : rejoindre au mieux ceux et celles vers qui nous sommes envoyés, prendre en compte leur vie, aller vers eux, les rejoindre d’abord dans leurs convictions, entrer en dialogue avec eux sans préjugés, sans idées préconcues, les accompagner autant que possible dans leur cheminement,

accueillir… savoir accueillir avec bienveillance ceux et celles qui font une demarche, qui font une demande de baptême ou pour autre chose, sans être, trop, encombré par des choses du passé : c’est-à-dire, regarder et réfléchir, d’une façon renouvelée et continue, aux manières d’assumer notre mission au plan paroissial comme au plan personnel,… faire le tri des façons de faire et des moyens, garder et développer ce qui correspond aux nécessités actuelles et qui paraît être porteur d’avenir et laisser tomber ce qui s’avère inadéquat, dépassé, périmé ou même contre productif

c’est ainsi je crois que nous assumons la mission que l’Eglise, et surtout que le Christ nous confie, en prenant pour base, la portion d’Eglise dont nous sommes membres.

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