24° dimanche du temps ordinaire – Année C – 2019– Samedi 14 à Pulversheim et dimanche 15 septembre à Raedersheim – Evangile : Luc, 15, 1-10, lecture brève – 1ère lecture : Exode, 32, 7-11, 13-14 et 2ème lecture : 1ère lettre de saint Paul apôtre à Timothée, 1, 12-17
« Le Seigneur Dieu dit encore à Moïse …’’ maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les engloutir »…Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu… le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple »
Cette image de Dieu présentée dans le Livre de l’Exode est bien différente de ce que l’apôtre Paul a écrit et de l’attitude de Jésus qui, au nom de Dieu, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! ….
Entre les croyants qui ont écrit le Livre de l’Exode et Jésus il y a une longue histoire d’environ 1000 ans, au cours de laquelle a émergé et évolué l’image de Dieu…. Jésus, par son enseignement et son attitude, a révélé le vrai visage de Dieu….mais les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui et Jésus leur a répondu par des paraboles : Dieu est à l’image d’un berger qui part à la recherche d’une seule brebis qui s’est perdue, Dieu est à l’image d’une femme qui fouille toute sa maison à la recherche de la pièce d’argent qu’elle a perdue….
On peut s’étonner que connaissant les Evangiles et donc l’enseignement du Christ, l’Eglise, au cours de son histoire, n’a pas toujours témoigné de ce visage de Dieu…et cet état des choses est toujours actuelle….
Et nous même, quelle image de Dieu avons-nous dans notre esprit ? Se rapproche-t-elle de celle que Jésus nous présente à travers l’Evangile, à travers les paraboles qu’il nous propose ?
Dieu, Jésus-Christ, non seulement, se laisse trouver par l’homme qui le cherche, mais bien plus encore, part à la recherche de celui qui s’est égaré ….de cela, l’Eglise n’aura jamais finit de se laisser imprégner et de le mettre en pratique : c’est une conversion permanente à vivre…ça tombe sous le sens qu’il en est de même pour nous….
Chacun de nous, à un moment de sa vie, a pu être celui ou celle que, le Christ a cherché avec persévérance jusqu’à ce qu’il nous retrouve… une recherche qui a passé par des médiations humaines : une remarque de quelqu’un, une interpellation en vue d’une responsabilité, une question posée, une confiance redonnée par quelqu’un ..
Et de même, sans le faire consciemment, nous avons aussi pu être celui ou celle par qui Jésus est allé au devant de quelqu’un, à la recherche de quelqu’un…
un dialogue constructif, une parole de pardon, une réconciliation, une écoute, un accompagnement dans le temps, une fidélité à toute épreuve en amitié…..autant de choses qui, la plupart du temps à notre insu, ont sûrement déjà eu de bonnes répercussions dans la vie de quelqu’un…que celui qui en a bénéficié y ait reconnu ou non un signe du Christ parti à sa recherche, qu’importe après tout…
l’essentiel n’est-il pas dans le fait qu’on a ainsi donné quelque chose de nous-même à quelqu’un ? et que ce ‘’quelque chose’’ l’a aidé à vivre à un moment donné ?
Il n’en reste pas moins qu’entre notre comportement, le meilleur soit-il, et le comportement de Dieu tel que l’Evangile nous le présente, le décalage est et restera permanent….
Nous pouvons juste nous souhaiter que ce que nous prions, chantons, pensons ici, au cours de cette célébration, transparaisse à travers nos paroles et nos attitudes et laisse ‘’entrevoir’’ à d’autres, que le Dieu auquel nous croyons, comme Jésus-Christ en qui nous nous fions, ne sont pas des empêcheurs de vivre, mais des provocateurs de vivre selon leur parole de vie et d’amour qui désire toucher le cœur de tout être humain…