Homélie du 24 juillet 2016

17° DIMANCHE ORD – ANNEE C – 23 à Puversheim et 24 juillet 2016 à Bollwiller ( nouvelle version )

Pour que notre ‘’croire chrétien’’, notre ‘’acte de foi’’, soit bien un ‘’croire en Dieu révélé par Jésus-Christ’’, il nous faut quelques ingrédients, dont la prière ; la première lecture et l’Evangile viennent de nous le redire, chacun à sa manière dans des contextes très différents :

La prière-négociation d’Abraham, nous le savons, n’a pas changé le sort final de Sodome… elle n’a donc servit à rien… à première vue, c’est bien le signe de son inefficacité, de son inutilité la plus complète….du moins en apparence…

venons-en à l’Evangile qui nous éclaire à ce sujet :

les disciples souhaitent imiter Jésus dans sa façon de prier, ils veulent apprendre à prier: il répond à leur demande en trois étapes : la première, c’est le Notre Père dans sa version d’origine : passons-y un moment :

en premier, nous mettons Dieu en valeur, lui dire ”Père” c’est nous reconnaître ”ses enfants” et dans le même mouvement ”frères et sœurs” de nos semblables… ce qui n’est pas évident ces temps-ci…

souhaiter que son Nom soit sanctifié : qu’il soit connu et reconnu par tous…

que son règne vienne : avoir connaissance de son projet et y adhérer…le règne de Dieu et donc sa puissance étant de l’ordre de l’amour : on retrouve cette affirmation dans l’une des lettres de St Jean : «  Dieu est amour »

Ensuite seulement viennent la formulation des besoins humains :

le pain, qui symbolise ce qui est essentiel, indispensable pour une vie digne de ce nom : quand j’avais un jour demandé à des enfants en première communion ce que voulait dire, pour eux ”le pain” dans le Notre Père, ils m’avaient répondu : vivre heureux, avoir une maison, un travail et de quoi manger…

nous pouvons compléter en pensant à ce que nous pouvons dire et faire pour contribuer à ce que ce genre de pain soit mieux distribué …

et nous arrivons à ce fameux « pardonne-nous… » : une demande qui ouvre sur une exigence envers autrui…

et pour finir : « et ne nous laisse pas entrer en tentation » c’est au singulier dans le texte …je fais encore appel aux paroles des mêmes enfants : «  ne nous laisse pas te tourner le dos et aller loin de toi »

deuxième étape de la réponse de Jésus : pour prévenir l’objection : «  on n’obtient rien par la prière » il leur raconte la parabole de l’ami qui frappe à la porte sans se laisser décourager par le premier refus de son ami… ;

c’est la mise en évidence de la persévérance dans la prière,

avec, en conclusion de la parabole, des images d’expériences, très concrètes : demandez.. cherchez… frappez à la porte….autrement dit : « bougez vous… ne soyez pas passifs, inactifs… » faites ce qui est dans vos possibilités pour ce vous souhaitez, demandez, commence à prendre réalité et consistance…

finalement, quelque soit la prière que nous formulons, sa première efficacité, c’est qu’elle nous change, nous ! Elle nous décentre de nous-mêmes, élargis notre horizon, nous engage à nous impliquer

comment demander à Dieu de nous pardonner, si quelque part de la rancoeur, voire de la haine se niche dans notre coeur ?

Et nous arrivons à la troisième étape :

« ..combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent ?.. ; » …..

tout le développement précédent culmine dans cette révélation : ce que Dieu est prêt à donner, c’est son Esprit, ce qu’il y a en lui de plus profond, de plus intime, c’est cela, et d’abord cela que nous sommes appelé à demander dans la prière :

l’Esprit-Saint, pour qu’il nous éclaire, nous conseille, nous oriente afin que nos paroles, nos initiatives, nos décisions et nos engagements soient le plus bénéfique possible, pour nous et pour nos semblables…

et aujourd’hui,lors du Notre Père, au lieu de

«  ne nous soumets pas à la tentation »

n’oublions pas de prier, comme c’est dans l’Evangile

«  et ne nous laisse pas entrer en tentation « 

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