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Homélie du 2ème dimanche de Pâques – Année B – 2018

2° DIMANCHE DE PÂQUES – B – Dimanche 8 avril 2018 – à la Journée de Assemblée Générale de la Conférence St Vincent de Paul du 68

« Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas consignés dans ce livre. Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom » – Rédigé entre 90 et 110, le livre de l’Evangile selon St Jean répond donc déjà aux questions et aux doutes des croyants à qui est annoncé le message du Christ. 

Et la première réaction de l’apôtre Thomas : « Si je ne vois pas, non, je n’y croirais pas » s’entend aussi comme le modèle des hésitations, des doutes et des objections du genre : « Vous affirmez cela ! …mais moi, je demande à voir » – nous le savons, ce genre de parole est bien actuelle ….s’il n’y a rien du tout à voir, de quelque façon que ce soit, pas question d’y croire – 

On peut penser que l’apôtre Thomas, comme les autres apôtres, a eu de la chance, il a pu voir Jésus vivant, et portant les traces de ce qui lui était arrivé….après les apôtres qui ont ainsi vu Jésus, plus personne n’a pu témoigner de cette façon….mais il y eu d’autres signes, l’un d’eux nous l’avons entendu en première lectures : la façon de vivre des croyants et en particulier la mise en commun des biens et la redistribution à ceux qui étaient dans le besoin. Même si ces première communautés ont fait l’expérience de leur fragilité, il demeure que c’est dans la mesure où leur façon de vivre et de faire tranchait avec les coutumes de l’époque qu’ils ont manifesté l’amour du Christ ressuscité pour tout être humain – 

Faisons un grand bond de cette époque à aujourd’hui. De l’amour du Christ ressuscité pour tout être humain, qu’est-ce que tout un chacun peut voir ? et surtout, comment, nous qui croyons que Jésus le Christ est le Fils de Dieu, est-ce que nous le manifestons ? Ce que n’importe qui peut voir, ce sont des Eglises Chrétiennes qui croient à la résurrection de Jésus de Nazareth, qui croient qu’il est le Christ, le Fils de Dieu – Ce que tout un chacun peut voir ce sont des millions de baptisés qui, à travers le monde, croient en lui, le célèbrent, et en vivent au quotidien ; bien sûr, ils ne sont pas parfaits, et nous en faisons partie – bien sûr leur témoignage de vie n’est pas toujours crédible, et le nôtre parfois non plus – 

mais tous, nous sommes en chemin, à la suite du ressuscité ; par sa Parole que nous accueillons, par sa Vie donnée que nous recevons dans la célébration eucharistique, nous sommes renouvelés, puis envoyés pour, dans le quotidien, mieux témoigner de lui. 

La parole de Thomas : « Si je ne vois pas, non, je n’y croirais pas » nous interpelle très fortement, nous les chrétiens : « Qu’est-ce que nous donnons à voir à tout le monde ? » Qu’est-ce que les indifférents, les mal-croyants, les non-croyants en Dieu, en Jésus-Christ, peuvent voir en nous, à travers nous ? » – Voient-ils en nous des hommes, des femmes, des jeunes qui essayent de faire progresser, avec d’autres, le bon et le vrai de bien des façons : par la compréhension, le respect des différences, la responsabilité, la confiance, l’exigence du droit, de la justice, la parole ou l’action pour la solidarité… Voient-ils en nous des gens qui s’évertuent à faire reculer le mal sous toutes ses formes : l’intolérance, le racisme, le rejet de celui qui est différent de par son origine, sa culture, sa religion ? 

Voient-ils en nous des chrétiens qui résistent aux positions intégristes dans leur propre Eglise et aux slogans extrémistes dans la société ? » 

nous ne pourrons jamais convertir nos semblables avec des arguments ou des explications, mais nous pouvons, par nos paroles et nos actes, par notre façon d’être et de vivre, de réagir et d’agir, leur donner à voir que nous essayons, au mieux, d’être des pratiquants, au quotidien, de la Parole du Ressuscité que nous livrent les Evangiles. 

Nous ne sommes pas d’abord des semeurs de graines d’Evangile, mais des bêcheuses, des bêcheurs, qui ont pour mission de préparer le terrain, de travailler la terre humaine où tombe ce que sème le Christ par sa présence, et notre outil, notre bêche c’est tout simplement notre témoignage personnel en parole, en comportements et en actes comme celui de l’association et de la communauté dont nous sommes membresa

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