Homélie du 32° dimanche du temps ordinaire – Année B – 8 11 2015 – Communauté de paroisses : Fête patronale à Bollwiller – Evangile de Jésus-Christ selon St Marc : chapitre 12, versets 38 à 44
Ce sont deux épisodes très différents, pourtant ils ont un point commun : le regard – et pas n’importe lequel, celui de Jésus lui-même : sur les scribes dans le premier épisode où il oriente le regard des foules sur ces derniers et sur une pauvre veuve dans le deuxième épisode, et là, c’est ses disciples qu’il appelle à voir le geste de cette dernière :
Premier épisode : parmi les scribes un certain nombre recherchaient sincèrement le Royaume de Dieu, d’ailleurs c’est un collectif de scribes, devenus disciples, qui est l’auteur de l’Evangile selon St Matthieu, il a été attribué à ce dernier en référence au rôle qu’il a joué dans la communauté chrétienne.
Si Marc a rapporté la vigoureuse attaque de Jésus contre les scribes c’est que la polémique s’est envenimée après son départ au fur et à mesure de l’hostilité croissante entre la jeune Eglise chrétienne et la Synagogue.
Ceci étant précisé, on peut se demander en quoi ces paroles très dures nous concernent vu qu’on est dans un contexte bien différent : les scribes étaient des hommes qui avait le savoir, les connaissances et un réel pourvoir vu que c’étaient les interprètes officiels de la loi religieuse, et nous avons entendu ce que Jésus leur a reproché et dit aux foules
En notre temps, les foules, c’est tous ceux et celles qui observent et voient, entre autre, ce qui se passe dans l’Église : ce que font ses responsables : ces jours-ci, c’est le train de vie scandaleux d’un cardinal qui était ainsi mis en lumière…
Mais nous sommes tous, en tant que chrétiens, sous le regard de Jésus et sous le regard d’autrui … quelle soit notre responsabilité dans la portion d’Eglise qu’est la communauté de paroisses, il est indispensable d’être attentif à ”l’image” que nous donnons de nous-mêmes : à travers nos paroles, notre façon d’être, nos attitudes, nos comportements, notre accueil …envers ceux qui ont affaire à nous, ou qui nous voient vivre…
c’est toujours bénéfique d’y réfléchir en équipe constituée ; le critère étant : est-ce ainsi que nous assumons notre responsabilité ? Dans une telle réflexion, sommes-nous enclins à nous laisser remettre en cause ?
Dans le deuxième épisode le regard de Jésus a attiré l’attention de ses disciples sur l’offrande de la pauvre veuve : il a vu le tout de sa vie, a valorisé son geste et lui a donné un sens….
Cela conduit à une autre point de réflexion : quel est notre regard sur les gens, sur ce qu’ils font, ce qu’ils réalisent ? Quels critères orientent notre façon de les voir ? – est-ce que nous jaugeons leurs paroles, leurs actions, leurs initiatives selon le point où nous voudrions qu’ils soient déjà ou à partir de point où ils en sont réellement ?
Et puis est-ce que nous essayons de voir, de connaître le tout de leur vie, non par curiosité ou voyeurisme, mais bien pour, si possible, faire un bout de chemin avec eux…. pensons à tous ceux et celles qui s’adressent, pour diverses raisons, à une personne en responsabilité dans la communauté de paroisses :
ne perdons pas de vue que la vie des gens est faite de beaucoup de domaines : vie de couple, ou de célibataires, vie de famille, travail, études, présence à leur enfants, à leurs jeunes etc. elle est faite de joies, de soucis , de préoccupations….
C’est tout cela qu’il est indispensable de prendre en compte dans ce que leur disons, leur proposons comme pas de plus à faire, leur posons comme exigences ….
Le regard de Dieu est bienveillant, sur eux comme sur nous….il nous appelle à voir et à encourager tout ce qui se dit et se fait et permet à progresser ensemble sur ce long chemin du service et de la foi…