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Homélie du dimanche 18 août 2019

20° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 18 août 2019 – Luc : 12, 49-53 

S’il en était encore besoin, ce passage d’Evangile contribue à casser l’image d’un Jésus quelque peu doucereux, sans consistance – les paroles que Luc nous redonne sont vigoureuses, abruptes, rugueuses. Le feu est une image de Dieu, feu qui consume les animaux offert en sacrifice – feu du jugement de Dieu qui consume les mauvais et purifie les justes – pour Luc, le feu c’est surtout le signe de l’Esprit-Saint.

Le baptême, pour Jésus, c’est être comme plongé dans l’hostilité qu’il sent monter autour de lui – au temps de Luc, le baptême, c’est être comme plongé dans la mort et la résurrection du Christ, c’est être immergé dans la foi en Lui.

Jésus qui viens apporter la division et non la paix : en son temps, déjà, les gens se divisaient à cause de lui, certains disaient qu’il ne peut qu’agir au nom de Dieu, pour d’autres c’était au nom du chef des démons, 

dans les premiers temps de l’Eglise, cela a continué : d’abord après la destruction du temple de Jérusalem ou les fidèles au judaïsme ont rejeté et pourchassé les disciples de Jésus, puis la division est vécue jusque dans les familles au moment des difficultés et des persécutions par le pouvoir romain, sous la pression certains chrétiens renient leur foi, puis demandent à être réintégrés dans la communauté, mais ceux qui ont souffert à cause de leur fidélité s’y opposent, cette page de Luc est donc un constat : il relate ce qui se passe. 

C’est sur le fond d’une situation difficile à vivre que Luc veut trouver un motif de réflexion en rappelant les paroles du Christ ; celui-ci n’exprime pas une volonté d’opposition et de division mais il avertit ses disciples et l’évangéliste rappelle son avertissement : certains ont cru en lui et d’autres pas, et cela va continuer… cela continue aujourd’hui : la personne de Jésus suscite toujours débats et choix – dans l’Eglise, il y a différents courants quant à la manière d’exprimer et de vivre la foi en Jésus-Christ, les manières sont multiples : nul ne possède la totalité de la foi, de la vérité : les débats sont légitimes et enrichissants à conditions que les arguments avancés soient sincères et constructifs et que les discussions se passent dans le respect mutuel, sans paroles blessantes et sans fanatisme… 

De même, malgré l’indifférence tranquille de nombre de nos semblables, beaucoup d’hommes, de femmes, de jeunes sont amenés à se situer par rapport à lui, à s’expliquer sur le choix de croire ou de ne pas croire en lui, de donner sa confiance à sa Parole ou de la tenir pour non intéressante , et en même temps de se déterminer : à quoi il donne de l’importance, sur quoi il mise sa vie.

Revenons à l’image du feu, l’Esprit-Saint comme un feu, un feu qui éclaire, qui réchauffe, – un feu qui par moment purifie en brûlant ce qu’il y a comme branches mortes dans notre vie et dans celle de l’Eglise.

Constatons que parfois, nous-mêmes, comme l’Eglise en général, avons la tendance de vouloir éteindre ce feu-là – oui, je crois qu’il nous arrive tous, à un moment ou à un autre de jouer les mauvais pompiers quand nous voulons éviter d’aborder dans un vrai débat des questions délicates ou brûlante entre nous, dans la paroisse, ou dans tel ou tel groupe – que ce soit au niveau de l’Eglise et de ses grands responsables, ou à notre niveau cette attitude n’est pas toujours très efficace ; souvent on ne fait que retarder le moment où, de toute façon, il faudra bien aborder tel ou tel point qui fait problème : dans l’histoire de l’Eglise, de la paroisse au Vatican, ne manque pas d’exemples –

Et nous, personnellement, le feu de l’Esprit-Saint, ce feu allumé en notre vie lors de notre baptême, confirmation, consécration ou ordination qu’en avons-nous fait ? qu’en faisons-nous ? 

c’est un feu pour tous les domaines de notre vie ! – le feu de l’amour fraternel qui alimente dialogues, débats et réflexions – le feu qui brûle au cœur de ceux et celles qui oeuvrent pour un monde moins dur et plus humain – le feu qui nous fait désirer une Eglise qui aime davantage les gens – c’est encore le feu qui alimente notre désir de nous faire proche des autres – le feu qui nous empêche de baisser les bras dans les moments difficiles

Ici, en cette eucharistie, auprès du Christ, ce feu, nous venons le laisser ranimer par lui, pour ensuite le porter, le répandre, le partager..

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