18° DIMANCHE ORDINAIRE – ANNEE C – 3 à Ungersheim et 4 août 2019 à Pulversheim
Quel est le sens que je donne à ma vie ? C’est la réflexion qu’on peut faire à partir de cet Evangile. Le ‘’sens’’ de la vie ? Le contraire du ‘’sens’’ c’est le ‘’non-sens’’, l’in-sensé,, ce que l’auteur du livre de Qohèleth a appelé ‘’vanité’’ dont la signification en hébreu est synonyme de ‘’, souffle, haleine, fumée ’’- aujourd’hui on dirait : « c’est du vent »
Par contre, ce qui a du sens, ce qui sensé, c’est ce qui a du poids, ce qui parle à l’esprit, ce qui apporte lumière, intelligence et discernement, – mais quand nous disons que la vie a un sens, nous signifions quelque chose de plus : nous disons que notre vie, notre existence est ‘’chemin’’, elle a un point de départ et nous conduit vers un but, que nous ne pouvons connaître puisqu’il n’est pas encore là, cela c’est un regard de foi ; mais pour nombre de nos semblables la vie ne va nulle part, sinon à la mort, à la disparition totale et définitive, en un mot « à rien »
Alors, en attendant ce ‘’rien’’, pourquoi ne pas donner libre cours à cette soif de posséder qu’a pointé l’apôtre Paul dans sa lettre aux Colossiens.. C’est ce raisonnement que font certains – nous en connaissons peut être.
Suivre ses pulsions, ses désirs, sans se préoccuper des retombées possibles et prévisibles, telle est la pensée des ‘’privés de sens’’ que visent les livres bibliques de Sagesse,
Cette, courte, réflexion, à propos du sens de la vie, nous donne d’aborder l’Evangile d’aujourd’hui, sans l’interpréter de façon trop moralisante ou même culpabilisante, la question, en effet est de savoir, le plus consciemment possible ce que nous cherchons dans la vie, de discerner où nous conduisent nos désirs : nos décisions personnelles, nos comportements, nos engagements, comme nos habitudes, dépendent de notre réponse.
Ayant entendu, reçu l’Evangile, la Bonne Nouvelle qu’est Jésus-Christ, qu’est ce qu’il est bon, pour nous, de vouloir, de désirer ?
Nous vivons dans un contexte donné : le monde occidental, industrialisé et dans une société de consommation ou tant de personnes en précarité ou au chômage sont laissés au bord du chemin et certains y pallient avec des solutions discutables – nous ne pourrons jamais, au nom même de l’Evangile, ignorer ou passer sous silence les conditions de la vie quotidienne, et le fait que la vie est difficile pour beaucoup.
La conclusion de la parabole oppose le fait « d’accumuler et, pour soi-même » à « être riche en vue de Dieu » Plutôt que d’y entendre une pieuse, mais plate, « opposition entre richesses matérielles et richesses spirituelles » laissons cette parole nous interpeller : « Comment être riche en vue de Dieu ? » .. bonne question !
Il n’est pas honteux d’avoir de l’argent pour vivre, des biens matériels, des capacités intellectuelles ou professionnelles, une bonne formation.. après, cela dépend des adjectifs que nous y mettons ; l’homme mis en scène dans la parabole disait : ma récolte, mes greniers, mon blé, mes biens, même si tout cela il l’avait acquis honnêtement par son travail, cela l’a comme ‘’enfermé’’ en lui-même , avec en plus ce« alors je me dirai à moi-même » mais l’extérieur l’a très vite rattrapé : « on va te redemander ta vie… ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »
Pour nous, l’extérieur, c’est bien repérable : c’est la société qui commence au plus près de nous : notre famille, le cercle de nos relations, les habitants de notre quartier, de notre rue, de notre commune, les nombreuses associations de secours, d’entre aide, de partage et d’éducation que tous, nous connaissons …
« Être riche en vue de Dieu », c’est sûrement laissez tous ces extérieurs bien repérables venir interpeller l’intérieur de notre existence et, selon nos possibilités, et avec discernement, y répondre de façon adéquate.