Jésus, tu m’as fait perdre bien des certitudes.
Je croyais au Dieu tout-puissant et, aujourd’hui,
je ne peux plus croire
qu’en un Dieu compatissant et vulnérable
un Dieu dont la force s’exprime dans la faiblesse,
celle de l’amoureux qui ne peut forcer l’amour de l’autre.
Je croyais au Dieu providence
qui veillait sur la bonne marche du monde.
Or, ce Dieu-là a trop longtemps servi à maintenir
en place le désordre établi par le capitalisme mondial.
Je crois aujourd’hui en un Dieu qui laisse aux hommes de construire ce monde à ses risques et périls,
mais en apprenant à vivre en frères.
Je croyais au Dieu fort,
au Dieu des armées de l’Ancien Testament.
Je ne crois plus aujourd’hui qu’au Dieu désarmé
plein de douceur et de pardon.
Je croyais à un Dieu sécurité
qui me servait d’assurance-vie.
Or ce Dieu-là m’a longtemps empêché d’accueillir
le Dieu imprévisible des disciples d’Emmaüs :
celui qu’on n’attend pas
et dont on repère le passage seulement après-coup.
Publié dans la Revue d’Animation Liturgique “Signes d’Aujourd’hui”
Texte de Jean GALISSON, prêtre ouvrier ( Mission de France )