Fiche Evangile pour dimanche 11 juin 20203 Jean 6, 51-58 – Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » Commentaires et clefs de lecture Le mot « chair » fait penser au prologue 1, 14 : « et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». C’est bien l’incarnation qui est présenté, mais ici est exprimé sont terme : la mort de Jésus comme source de vie pour les hommes. Le Verbe s’est fait chair…la chair s’est faite pain ( 6, 51 ) Entre l’incarnation, la mort de Jésus en croix et le sacrement eucharistique, il y a continuité. C’est dans cette séquence que la révélation se propose aux hommes avec le même risque de rejet : ici les Juifs « se querellaient » en quête de rationalité : « comment ? » au lieu d’être disponible au mystère, de l’accueillir et d’en vivre. Dans cette dernière partie du discours attribué à Jésus ( 6, 22-71 ), le vocabulaire biblique domine avec un réalisme tel qu’il ne peut être compris qu’en communauté de croyants. Entre les versets 53 et 54-56, Jean, ( qui écrit en grec ) au lieu du mot « manger » traditionnel, emploie un terme plus cru : « croquer, mordre », ce qui pourrait souligner l’appropriation et l’intériorisation nécessaires. Il est possible dans ce cas que cette partie du discours soit influencée par des débats dans la communauté de Jean sur le réalisme eucharistique. On pense aux milieux gnostiques ou docétistes, qui refusaient la médiation eucharistique pour être en relation avec Jésus. L’eucharistie, corps et sang, communique les deux dons que les croyants du temps de Jésus recherchaient : le vie éternelle dés maintenant et la permanence de la relation avec Jésus, le « demeurer », ce vers quoi les Juifs à la recherche de Jésus tendaient ( la recherche de Jésus : 6, 26 : « ….vous me cherchez… » ) sans y parvenir. Cette dernière partie du discours parle donc explicitement de l’eucharistie qui est célébrée depuis plus de 50 ans quand Jean écrit son évangile. La célébration de l’eucharistie est la thèse anti-docète* – * une hérésie affirmant que Jésus a fait semblant d’être un homme – et l’affirmation sacramentelle du réalisme de l’incarnation. Et aujourd’hui ? Ce passage d’un long discours est fait de petites phrases courtes et percutantes , entre autre:« Je suis la pain vivant qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange ce pain, il vivre éternellement » – « Ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson » – « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui » – « Celui qui me mange, lui aussi, vivra par moi »… Laissons les résonner en nous ! En quoi nous parlent-elles en référence à l’Eucharistie ? Jésus exprime ainsi son désir de se faire proche de nous à travers ces gestes et signes tout simples..et où en est notre désir de nous faire proche de lui… ? Prenons en compte que Jésus-Christ se donne en ‘’nourriture’’ sous trois modes qui s’articulent entre eux : le pain de vie ( Eucharistie ) le pain de la parole ( Evangile ) le pain de la fraternité ( la pratique au quotidien ) Comment cela s’articule-t-il, au mieux, chez nous ?
