Fiche Evangile pour dimanche 9 juillet 2023 14° dimanche du temps ordinaire – Matthieu 11, 25-30 25. En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : »Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. 26. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. 27. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. 28. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. 29. prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis humble de coeur, et vous trouverez le repos pour votre âme. 30. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. » Commentaires C’est un passage plein d’espérance et de douceur : c’est d’abord une prière de louange de Jésus, vv 25-26, puis une déclaration sur la situation du Fils, v 27, et un appel à l’adresse de ceux qui peinent, vv 28-30 1. Prière de louange, vv 25-26. De tonalité juive, la prière s’adresse au Créateur qui se révèle à qui il veut. Des choses échappent complètement « aux sages et aux savants » qui, tels les scribes, enseignent au nom de Dieu, alors que « les tout-petits », les gens simples se voient révéler ces choses. Il s’agit du Royaume, annoncé en actes et en paroles, qu’à la différence des « sages » professionnels, les petits ont accueilli. En ce sens, les disciples, c’est-à-dire ceux qui se mettent à l’école de Jésus, sont concernés : « A vous, il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux » ( Mt 13, 11 ) 2. Le Père et le Fils , v 27. Le mot « tout » renvoie au thème de la révélation. Le Seigneur ressuscité est l’unique révélateur de Dieu et les « tout-petits » l’ont compris dès la mission terrestre de Jésus ; dans ses paroles et ses gestes ils ont découvert Dieu comme un Père et saisit qu’entre Dieu et cet homme-là, il y a une totale réciprocité. 3. L’appel de ceux qui peinent, vv 28-30. Dans le judaïsme, l’image du joug s’appliquait à la Loi, aux commandements ou au Royaume des cieux ; tout ce que l’homme s’impose avec joie pour répondre aux exigences de Dieu. Si les pharisiens estimaient que le joug de la Loi n’avait rien d’un fardeau, Matthieu juge pourtant que leur enseignement pèse lourd sur les petites gens ; alors que « prendre le joug » du Christ, c’est marcher dans la paix et la sérénité avec Celui qui refuse de faire peser son pouvoir, qui se montre doux et humble de coeur, selon les Béatitudes ( 5, 3-4 ) et la prophétie du roi d’humilité ( 21,5 ) Clefs de lecture. Cette prière reflète bien l’évaluation que Jésus a pu faire, à un moment donné, de sa mission et elle fournit le modèle de toute prière missionnaire, celle qui, en relisant les succès et les échecs, discerne les intentions et les appels de Dieu. Et aujourd’hui ? Cette prière de Jésus nous donne la possibilité de réfléchir à la nôtre et à son contenu. Jésus, par sa prière, est ”tourné” vers Dieu son Père et en même temps il est ”tourné” vers ceux à qui il est envoyé. En sa qualité de baptisé, chacun de nous est, de même, envoyé vers ses semblables : notre prière tourné vers Dieu, vers Jésus-Christ, est-elle ”porteuse” de nos rencontres, de ce qui nous marque dans nos dialogues, dans nos réflexions avec ceux et celles à qui nous avons affaire plus ou moins régulièrement ? Nous pouvons faire la même réflexion à partir du « Notre Père » : la première partie nous ”tourne” vers Dieu : que son règne vienne, que sa volonté soit faite : ces deux invocations, à quoi nous appelle-t-elle ? La deuxième partie concerne notre existence et nos relations avec d’autres, particulièrement l’aspect du pardon que nous demandons à Dieu de nous accorder et que nous nous engageons à pratiquer envers d’autres ; à qui, à qu’elle(s) personne(s) cet engagement nous fait-il penser ?
