Si j’étais Dieu,
je me demanderais mille fois par jour
si les chrétiens ne me confondent pas
avec une ‘’bonne à tout faire’’!.
A longueur de célébrations, de livres de prières,
de prières pénitentielles ou universelles
nous chargeons notre Dieu de mille tâches:
‘’Fais, Seigneur, que les incroyants découvrent
la lumière….
Fais que nous tenions dans les épreuves…
Libère le monde des puissances du mal…
Donne à chacun les fruits de la terre…
Souviens-toi…dirige… libère…’’.
Et puis quoi encore !
Croyons-nous en ce Dieu dit tout-puissant
qui serait capable de ‘’défaire des liens’’, de donner
du courage à l’Eglise, d’arrêter les guerres…
sans nous ?
Je peux tout demander à Dieu, sauf de faire à ma place,
beaucoup de nos prières sont des échappatoires,
des ‘’je botte-en-touche’’: ‘’Fais que les enfants soient
catéchisés… que les jeunes reviennent dans nos églises…’’
Oh, je sais, je force un peu le trait.
Mais, personnellement,
je demande de moins en moins de ‘’choses’’ à Dieu;
je crois qu’il ne peut rien pour moi dans le sens où,
si je lui demande de rendre gai mon voisin triste,
Dieu n’y peut rien, il n’a pas de baguette magique;
par contre il a mis en moi, son voisin, un ‘’fluide’’, l’Esprit,
qui peut réjouir mon voisin si je vais à sa rencontre.
Dieu n’est pas notre ‘’bonne à tout faire’’.
Il est Dieu,
et nous avons à le louer pour ce qu’il est,
et pour ce que nous faisons
pour nos frères et soeurs en humanité.
J’ai, dans mon agenda, une vieille carte où il est écrit:
‘’ Demande à Dieu de bénir ton travail,
mais n’exige pas en plus qu’il te le fasse ! ’’
( texte lu, en juillet 2000, dans le courrier des lecteurs de LA CROIX )