Quelques réflexions à partir de l’Evangile du dimanche 6 août 2023 – Matthieu 17, 1-9 –
Le mot « transfiguration » est l’un de ces mots savants, peu employés dans la vie de tous les jours, on le trouve surtout dans la théologie, mais c’est aussi un mot relatif à une expérience, et en tant que tel difficile à saisir. Comment pourrions nous y mettre un sens, l’animer pour qu’il enrichisse notre vie de foi ?
Commençons par le vocabulaire : le Petit Robert explique le mot « transfiguration » en le rapprochant d’autres mots tels que changement, transformation de l’apparence, et en laissant entendre que dans la transfiguration, il y a plus que cela, il y associe l’idée de beauté, d’éclat.
Pour ceux sont familiers avec l’allemand, le mot « Verklärung » y met une idée de clarté, de rayonnement, de bonheur, qui se situent au-delà des réalités terrestres ; dans la transfiguration se rejoignent le visible et l’invisible.
Comment pourrions-nous approcher cette réalité ? Peut-être en laissant remonter en nous le souvenir de visages de personnes qui ont ressentie, pendant un bref instant, une grande sérénité, une joie sans ombre, et qui ont laissé s’exprimer, à leur insu, ce qu’elles vivaient au plus profond d’elles-mêmes..
Et dans cet Evangile, il y a la parole ‘’clef’’ qui naît tout autant de l’expérience du compagnonnage des disciples avec Jésus que de l’expérience pascale : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
Ecouter Jésus, c’est ce que nous faisons lors de chaque célébration en écoutant les lectures et l’Evangile, mais n’allons pas trop vite, il ne nous parle pas en direct comme lorsqu’il s’adressait aux disciples.
Que ce soit la conclusion « Parole du Seigneur » après les deux lectures, ou l’invitation « Acclamons la Parole de Dieu » après l’Evangile, on dit que cette parole, écrite par des hommes, est inspirée par l’Esprit de Dieu.
Cette parole nous est aussi dite à travers la vie et les événements du monde, à travers des paroles d’hommes et de femmes qui agissent pour maintenir ou faire progresser dans le monde, paix, justice, fraternité, compréhension mutuelle, confiance, que ce soit entre les hommes, entre les peuples et entre les religions.
Au delà du texte, ou plutôt du ” cœur ” même du texte de cet Evangile surgit l’interpellation pour chacun d’entre nous : « Qu’écoutons-nous ?» et surtout qu’entendons-nous ? ».
Qu’entendons-nous dans les écrits de Nouveau Testament, dans les écrits et les initiatives de l’Église ; dans ce que nous disent ceux et celles que nous rencontrons. Qu’entendons-nous dans les petits moments qui forment la trame de notre vie comme dans les événements qui marquent la vie de notre société? Et puis, que comprenons-nous ?
Ecouter, entendre, entrer dans la compréhension de cette parole multiforme nous demande d’être dans une attitude de réception, nous demande d’être attentif pour discerner, au delà du verbal, ce qui germe de bon, de vrai, de nouveau dans la vie des hommes, de la société et du monde, car c’est là aussi que le Christ nous ”parle”.