Une réflexion à partir de l’Evangile du 5° dimanche de Pâques : Jean, 13, 31-33a, 34-35
Dans ce passage d’Evangile, il est question de glorifié et de gloire, ce mot fait partie du vocabulaire de la messe : gloire à Dieu – soit glorifié – nous te glorifions, etc …. la gloire de Dieu: c’est sa beauté, sa richesse, son mystère d’amour ; dans la Bible, glorifier quelqu’un , c’est faire voir sa beauté, faire reconnaître sa vraie valeur, sa vraie dignité, ce qui fonde son renom : le renom : comme être reconnu pour ce qu’il est, pour le ‘’ poids ‘’ qu’il représente dans la vie de quelqu’un ; dans le cas de Jésus, la reconnaissance de sa gloire va se réaliser pleinement dans le don qu’il fait de sa vie, il ne va pas gagner, dans un premier temps il va perdre aux yeux des disciples, il va y perdre sa vie.
Ce passage fait partie de ce qui est appelé : ‘’ Derniers entretiens de Jésus ‘’, ils vont du chapitre 13 à la fin du chapitre 17 – L’ensemble se lit comme un discours d’adieu, comme un testament ; c’était une manière habituelle de procéder en ce temps-là : un juif, pressentant sa mort prochaine, réunit sa famille ou ses amis, il rappelle des événements importants de sa vie, il donne son opinion sur ce qui s’est passé en son temps, sur la façon dont les hommes se sont comportés, il dit aussi comment il a été témoin de la présence et de l’action de Dieu dans l’histoire, il invite ses descendants à poursuivre son œuvre et il fixe un certain nombre de dispositions pour que soient observées ses dernières volontés, à la fin de ses paroles se trouve souvent le récit de sa mort et de sa sépulture.
Pourquoi les disciples, et particulièrement Jean, ont-ils ainsi mis par écrit le discours d’adieu de Jésus, leur compagnon de route et maître ? Ils ne se contentent pas de rappeler des consignes que Jésus leur a laissé, ils ne veulent pas seulement exprimer leur volonté de vivre l’amour fraternel et l’amour mutuel pour continuer ce qu’à fait Jésus, ils affirment leur foi : Jésus continue à vivre avec eux par le don de l’Esprit qui leur donne de vivre selon sa parole : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » .
Quand Jésus affirme que le commandement qu’il leur donne est nouveau, ce n’est pas tant au niveau de l’énoncé qu’au niveau du sens, en effet dans un livre de l’Ancien Testament, le Lévitique, on trouve déjà ceci : « ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple, c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même » ( chapitre 19, versets 17 et 18 )
C’est au niveau du sens, de ce qu’il représente, que le commandement est nouveau : avant Jésus, c’est la Loi de Moise qui est la référence et le Signe de l’Alliance, avec Jésus et après son départ, c’est le commandement de l’amour et du service mutuel qui est le Signe du nouveau peuple de Dieu et du lien avec le Christ.
Ce qui leur ait demandé, et donc ce qui nous ait demandé, ce n’est pas une simple imitation, c’est de se laisser saisir et transformer par ce courant d’amour qui vient du Père, habite le Christ et anime la vie du disciple, c’est donc, avant tout, un courant d’amour qui passe et se propage pour transformer le monde là où il passe.
Les paroles de Jésus que Jean a mis par écrit ont été écoutées, méditées et mises en pratique par les croyants de son époque, mais l’évangéliste n’a pas mis par écrit comment, concrètement, ils l’ont fait.
Aujourd’hui, chacun de nous a, pour ainsi dire, le titre d’un article à écrire: « Comme je vous ai aimé, aimez-vous les uns les autres » et c’est à nous de le rédiger avec ‘’l’encre de notre vie ‘’.
Il est important de ‘’croiser‘’ cette parole avec l’actualité de notre existence, avec les relations que nous vivons, avec les événements dans lesquels nous sommes impliqués. Ce qui compte, c’est la relation entre notre ‘’ oui ‘’ au Christ, l’écoute et la réception de l’Évangile et notre pratique, c’est à-dire : nos attitudes, nos paroles, nos comportements et nos actes, les décisions que nous prenons, les choix que nous faisons, les divers engagements que nous assumons.
…. comme à chaque fois, c’est une réflexion à continuer….