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Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 23 février 2025

Quelques réflexions à partir de l’Evangile du dimanche 23 février 2025 – Année C – Luc 6, 27-38
Cette page d’Évangile est la suite de celle de dimanche dernier 16 février : « Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat ». Cette introduction évoque Moïse qui descendit du Sinaï et fit part au peuple hébreux des 10 paroles pour vivre données par Dieu
Luc a mis ensemble toute une série de paroles de Jésus où il propose une charte de vie à ses disciples : dans un monde dur, inhumain où la vengeance était courante, celui qui écoute et suit le Christ, celui qui est membre de l’Eglise est appelé, non pas à être meilleur que les autres, mais à essayer d’être différent, à réagir et d’agir d’une autre façon, de la façon même de Dieu révélé par Jésus et de la façon de faire de Jésus lui-même.
Ne prenons pas ces paroles pour des recettes à appliquer tel quel, ça ne marche pas : on me frappe sur une joue et je devrais tendre l’autre ! .d’ailleurs, Jésus lui-même ne l’a pas fait : au serviteur qui l’a frappé lors de son interrogatoire par le grand prêtre, il a demandé : ‘’ si j’ai mal parlé, dis-moi en quoi ? si j’ai bien parlé pourquoi me frappes-tu ?.’ il l’a ainsi remis devant lui-même et renvoyé à ses motivations –
Le message est sûrement ailleurs : Il s’agit ici, pour le disciple, pour nous chrétiens, de passer de la justice à l’amour, de sortir du régime de la justice pour passer sous le régime de l’amour et là nous entrons dans le domaine de la gratuité : donner sans rien attendre en retour – attendre de la reconnaissance manifeste que ce n’est pas l’autre qui est au centre de notre préoccupation, mais nous-mêmes – La reconnaissance, que nous appelons ‘’action de grâce’’ quand elle s’exprime en paroles, ne peut s’adresser qu’à la ‘’source’’ de notre action, à Dieu seul, et on peut même penser qu’il n’attend même pas de reconnaissance de notre part, mais que notre vie soit conduite selon son Esprit.
Avant de chercher à traduire les paroles de cet Evangile en paroles, en comportements et en actes, arrêtons-nous à l’aspect de l’amour et de la gratuité : l’amour est échange et aussi don, donc il y a un donateur, quelqu’un qui ‘’paye’’ ce qu’il donne, il y a gratuité quand celui qui ‘’paye’’ n’exige rien en retour.
A partir de là, on peut dégager quelques façons de faire : essayer au mieux, dans des moments de tensions, voire de conflit, avec quelqu’un, de rompre le cercle de la rancoeur. Par exemple, si nous avons pu avoir des paroles ou des comportements blessants envers quelqu’un ou la même chose de de sa part, lui proposer de vive voix, ou en lui téléphonant, ou en lui écrivant, de se rencontrer afin d’en discuter en mettant les chose à plat, en vue de se pardonner et de se réconcilier – je l’ai déjà fait sans que cela aboutisse et je me suis dit : « au fond, je ne suis pas responsable de la réponse de l’autre, mais de lui avoir proposé la démarche»
Par cet Évangile, on est encore ‘’poussé‘’ plus loin : Jésus-Christ est audacieux en sa demande :: « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » – dit-il en parlant de Dieu
‘’ Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé ‘’ il y a de quoi être perplexe : faut-il donc accepter tout comportement de quelqu’un sans réagir, sans lui dire ce qu’on en pense ?
Ce n’est sûrement pas cela que le Christ nous demande, lui-même n’a-t-il pas dit ce qu’il pense de telle ou telle parole ou comportement, de tel ou tel acte ?
Ce qui est sûr, c’est que personne n’est enfermé par Dieu dans ses erreurs, dans ses faux pas, il ne rejette personne, car il croit que chacun peut prendre conscience de ce qu’il est et de qu’il fait et qu’il peut changer, c’est sûrement le regard qu’il nous invite à avoir..
Dieu fait un constat : il y a le mal, l’injustice, la lâcheté, la méchanceté, l’égoïsme à l’oeuvre dans les relations entre les hommes, ceux qui y participent ne peuvent pas vivre en accord avec Lui et en bonne entente avec leurs semblables, mais ce n’est pas Lui qui condamne et qui rejette ; ceux qui vivent de telles choses se font du tort à eux-mêmes ; déjà, au plan humain, leurs semblables prennent progressivement leurs distances avec eux et en refusant l’amour et le pardon de Dieu, ils se ‘’coupent’’ de Lui.
Pour prendre une image, quand il voit cela, Dieu souffre en se disant : ‘’ Je les aime tous et certains ne veulent pas de mon amour, je leur ouvre mes bras et certains ne le voient pas. Je crois qu’on peut aussi dire que l’enfer, c’est l’envers de Dieu, Lui, n’est que miséricorde – littéralement il porte notre misère humaine dans son ‘’cœur’’ – Il est miséricorde et nous, sommes-nous un peu à son image ?
– à chacun de continuer à réfléchir à partir de cette page d’Evangile… –

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