5ème Dimanche de Carême – Année C – Une réflexion à partir de l’Evangile du 6 avril 2025
Le piège tendu à Jésus est particulièrement pervers : la femme qu’on a amené devant Jésus n’est que le prétexte, elle n’a aucune importance en elle-même pour ces scribes et ces pharisiens : mais c’est la Loi et la réponse de Jésus devant la Loi donnée par Moïse – c’est au nom de cette Loi que des hommes se décrètent juges tout-puissants, sans oublier qu’ils l’arrangent à leur façon, en effet Moïse avait ordonné de lapider la femme et l’homme pris en flagrant délit d’adultère.
Si Jésus dit oui à la Loi de Moïse, il se met en contradiction avec lui-même, avec sa pratique d’accueil des publicains et des pécheurs, de plus il s’oppose à la Loi du pouvoir romain qui seul s’était réservé le droit de punir de mort –
S’il dit non à la Loi de Moïse, il se disqualifie aussi, il contredit la Loi que tout juif reconnaît d’inspiration divine.
Dans la scène décrite par St Jean il y a les regards qui ont leur importance :
le regard des scribes et des pharisiens ignore la femme , elle n’existe plus pour eux que comme objet de mépris, elle est comme morte, on ne lui parle pas : tout se passe par-dessus sa tête, elle est absente du débat.
le regard de Jésus n’est fixé, au début ; ni sur les scribes, ni sur les pharisiens, ni sur la femme, il est ailleurs, comme absent du débat au sujet de la Loi et quand il se redresse et parle il appelle ses adversaires à porter leur regard sur eux-mêmes, sur leur vie : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre »
et voilà le retournement qui s’opère: ces hommes qui étaient venus à Jésus avec leur connaissance de la Loi, avec leur volonté de le mettre en demeure de se situer face à elle – à sa Parole ils ont porté sur autre regard sur eux-mêmes : ils voient leur propres infidélités et misère –
Question pour chacun d’entre nous : « si je me regarde dans la vérité de ma vie, à la lumière de la Parole de Dieu, est-ce qu’il m’est encore possible d’enfermer l’autre, quel qu’il soit, dans son infidélité, dans son passé, dans sa misère ? »
Dans la Bible, à certains moments, le peuple d’Israël est déjà qualifié de ‘’peuple adultère’’ et Jésus, un jour, a qualifié ceux qui lui demandaient de faire des signes pour pouvoir croire en lui , de ‘’génération mauvaise et adultère’’ – en ce sens que, parfois, le peuple des croyants n’a pas répondu à l’amour de Dieu.
Regardons-nous, chacun pour son compte, regardons notre vie : à certains moments, dans certaines circonstances, sommes-nous toujours fidèles à l’amour que Dieu nous manifeste ?
Répondons-nous à son amour par notre façon de vivre, de nous regarder et de regarder les autres ? Ce qui est premier ce n’est pas nos infidélités à l’Alliance de Dieu, ce ne n’est pas notre péché, mais c’est le regard d’amour que Dieu pose sur nous..
L’attitude de Jésus sauve et libère à la fois les scribes, les pharisiens et la femme adultère : les premiers, il les sauve et les libère de leur aveuglement, avant la Parole de Jésus, ils ne se voyaient pas tel qu’ils étaient, la femme adultère il la sauve et la libère de l’enfermement de la Loi – elle est passée du régime : » Au nom de la Loi » à celui de : « Au nom de l’amour »- Jésus lui aussi, regarde la femme, mais son regard est tout autre que celui des accusateurs, c’est le regard de Dieu : St Augustin à écrit : « Ils ne restèrent que deux : la misère et la miséricorde »
Jésus, après avoir constaté que les scribes et les pharisiens étaient partis sans la condamner, dit simplement : « eh bien, moi non plus je ne te condamne pas »
C’est la Parole que Dieu adresse à l’homme depuis toujours – La femme est mise face à l’amour dont Dieu l’aime, un amour qui sauve, qui libère, qui remet en marche : ‘’ Va ‘’ lui dit Jésus ; le mot est important, il signifie toujours, un chemin qui s’ouvre devant celui qui était bloqué – Va et ne pêche plus ; sors de tes impasses, continue de vivre en te sachant aimé –
Sous le regard de Dieu, nous avons toujours un avenir. De même, sous notre regard, tout être humain a le droit d’avoir un avenir.
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