Une réflexion pour dimanche 15 juillet 2024

Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 15 juillet 2024 – Marc 6, 7-13
Premier envoi en mission des Douze dans un environnement donné, celui de la Palestine du temps de Jésus ; aujourd’hui, nous vivons dans un tout autre environnement et il n’est donc pas possible de respecter à la lettre les consignes que Jésus a donné jadis aux Douze ( aux apôtres ): nous sommes amenés à nous demander comment, en notre temps, nous pouvons être des envoyés en mission par le Christ
Pour cela il est indispensable de d’abord partir du fait que c’est l’Eglise, Peuple de Dieu, Corps du Christ, qui a la mission d’annoncer Celui qui la fait vivre, d’annoncer la Bonne Nouvelle à tous les hommes, d’être elle-même une Bonne Nouvelle pour tous et de se convertir en permanence pour l’être le mieux possible. Bien du chemin a été fait depuis le Concile Vatican II : l’Eglise dans son ensemble est devenue plus servante que gouvernante de la société dans laquelle elle vit et ce chemin de conversion continue, car elle a encore bien des aspects de sa vie interne et de sa pratique pastorale à changer pour être fidèle à l’Evangile qu’elle annonce, nous en sommes membres et donc ce que nous souhaitons pour toute l’Eglise nous revient en appel à nous convertir pour annoncer la Bonne Nouvelle qu’est le Christ et de même à être une petite Bonne Nouvelle pour nos semblables….
Pour ce faire, quelques évidences : nous ne sommes pas à notre compte, mais à celui du Christ qui nous appelle et nous envoie, aucune paroisse, aucune communauté de paroisse n’appartient au prêtre qui, en co-responsabilité avec des laïcs, a la mission de l’accompagner, mais au Christ ; pour mémoire, le mot ‘’curé’’ ne vient pas de ‘’patron’’ ou de ‘’chef’’ ou d’autre chose du même genre , il vient de l’expression ‘’en avoir cure’’ c’est-à-dire : avoir le soucis de, porter le soucis de…. Aucun groupe de chrétiens, aucun chrétien, n’est donc propriétaire de la Parole du Christ, toutes nos initiatives sont censées nous mettre à son service et pour l’être la première exigence c’est de nous laisser habiter et animer par l’Esprit-Saint, et d’avoir conscience qu’avant même que nous intervenions il est à l’œuvre dans le cœur de ceux et celles vers qui nous sommes envoyés. Pour assumer la mission que nous confie le Christ, toute célébration, toute réunion est importante, tout groupe paroissial a une place à tenir et une responsabilité, on en peut pas se passer de structures d’Eglise, ce sont des moyens indispensables que nous avons à laisser habiter et animer par l’Esprit-Saint,
Les Douze proclamèrent qu’il fallait se convertir : se convertir ; cette expression vient d’un mot grec qui signifie : se retourner l’esprit – se retourner l’esprit pour prendre sa part dans l’annonce de l’Évangile, pour faire de chaque groupe, de chaque paroisse une communauté vivante et attirante, alors que, parfois, ou souvent, nous sommes tentés de retourner à nos habitudes, à ce qui disait, se faisait il y a 10 ou 20 ans ou même plus.
Bien sûr, on ne refait pas l’Église, on ne refait pas la paroisse tous les mois, ni tous les ans, et il en faut, des habitudes, dans le bon sens du terme. Il en faut des points de repères pour assumer la mission que le Christ nous confie et pour le faire il nous faut regarder en face ce monde, cette société où nous vivons, avec ses valeurs et ses problèmes, ses soucis et ses espoirs, ses conquêtes et ses échecs ; un monde, une société, dont les conditions économiques, sociales, politiques et culturelles présentent des problèmes et des difficultés encore plus aiguës que celles décrites par le Concile Vatican II il y a plus de 50 ans Plus près de nous, en 1988, Jean-Paul II a écrit« L’Église est appelée, en vertu même de sa mission évangélisatrice à servir l’homme. Ce service s’enracine tout d’abord dans le fait prodigieux et bouleversant que ‘’par son incarnation’’ le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme »
De là, découle l’exigence de conversion, de ‘’ retournement’’ de notre esprit à un double niveau : d’abord savoir rejoindre ceux et celles vers qui nous sommes envoyés sur ‘’leur terrain’’, celui de leur vie, aller vers eux, les rejoindre sur leurs chemins, être à leur écoute, entrer en dialogue avec eux et puis savoir accueillir avec bienveillance ceux et celles qui viennent vers nous, ceux et celles qui s’adressent à nous au titre de notre rôle, de notre responsabilité dans la portion d’Eglise dont nous nous reconnaissons membres ou simplement au titre de notre qualité de croyant, car c’est ainsi que nous pourrons être perçus comme des signes de Jésus-Christ