Une réflexion à partir de l’Evangile du 15 juin 2025 – Sainte Trinité – Jean 16, 12-15
Dans ce passage d’Evangile il n’y a pas le terme Trinité, car au moment de sa rédaction ce mot était inconnu ; par contre on peut y lire, avec notre connaissance de la Trinité, son action, le mouvement qu’elle crée : un mouvement de progression sur un chemin, c’est bien suggéré par la parole du Christ : ‘’ quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité toute entière ‘’ : arrêtons-nous à la notion de conduire, synonyme de guider, l’Esprit qui conduit, qui guide.
Quand on visite un lieu ou une région on fait souvent appel à un guide, soit c’est une personne qui connaît et qui explique, soit c’est un écrit qui présente et explique, retenons ces deux moyens ; dans certains cas, il faut les deux : les conseils d’une personne qui fait office de guide et – ou – la consultation d’écrits.
Comparons avec notre chemin de foi : nous y avons besoin de l’Esprit qui nous conduit, nous guide et en même temps besoin d’écrits : Évangile, revues, livres….
L’Esprit de vérité, l’Esprit-Saint ne peut rien faire en nous, comme dans l’Eglise, si nous, nous ne faisions rien, si nous ne mettions pas en œuvre nos capacités de réflexion, si nous négligions de prendre les moyens à notre disposition pour nourrir, entretenir, garder vivante notre foi.
En résumé, cela donne ceci : ‘’ avoir la foi, croire, c’est : grâce à la Parole du Christ, connaître le Père en se laissant conduire, guider par l’Esprit – vivre en fidélité à ce qu’on découvre ainsi – et prendre les moyens d’approfondir ce qu’on est amené à connaître.
‘’ connaître ‘’ : ce mot revient trois fois dans cette page d’Évangile ; si l’on consulte le dictionnaire, on y lit : connaître : avoir la notion la plus juste d’une réalité – avoir une relation avec quelqu’un, avoir une bonne pratique de quelque chose – être habile, expert dans une matière.
Ces définitions ont quelque chose à voir avec notre croire en Dieu, en Jésus-Christ et en l’Esprit-Saint, en un mot avec notre ‘’ croire en la Trinité agissante ‘’ avec un complément indispensable qui nous concerne tous et qui dépend de chacun de nous : ‘’ faire connaître ( partager ) à d’autres ce qu’on connaît, ce qu’on a mieux compris ( en ayant conscience que ce n’est pas définitif ) dans le but de donner à réfléchir en vue de permettre, éventuellement, du vrai, du bénéfique, du neuf dans notre réseaux de relation.
Si avons une responsabilité dans un mouvement, dans un groupe, dans une paroisse, une communauté de paroisses, pour que ce ne soit pas une structure à maintenir en vie artificiellement ou à réanimer, mais quelque chose de vivant, il est indispensable de faire régulièrement le point :
– à quoi tenons-nous dans la vie d’un mouvement, d’un groupe, d’une paroisse, d’une communauté de paroisses et pourquoi ? quel sens a ce que nous tenons pour important, voire indispensable ?
– qu’est-ce qui constitue la mission du mouvement, du groupe, de la paroisse, de la communauté de paroisses où nous avons une responsabilité ? comment l’assurer, avec qui ? qui appeler à une responsabilité et comment ?
C’est le genre de questions qui peuvent servir à faire une relecture en fin d’année pastorale et au moment de décider, après réflexions et débats, des orientations au début d’une nouvelle.
Fêter la Sainte Trinité, c’est être pris dans une relation, dans un mouvement, c’est s’entre-tenir dans une communion formée par Dieu le Père, Jésus-Christ le Fils et l’Esprit-Saint.
Nous tenir dans le souffle de leur communion, de leur entretien, devrait nous empêcher de nous satisfaire de l’état des choses dans lesquelles nous évoluons, mais nous appeler à répondre en paroles, en comportements, en actes et en décisions réalistes aux défis auxquels nous sommes confrontés dans notre existence