Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 15 octobre 2023 – Matthieu, 22, 1-14
Comme pour toute parabole, il n’y a pas de vraisemblance réelle à y chercher – Jésus n’explique pas, il présente : « le Royaume de Dieu est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils ». Cette image des noces, elle court à travers toute la Bible, dans les écrits d’Osée, de Jérémie, d’Ezéchiel, dans des psaumes, dans l’Evangile – les relations que Dieu propose aux hommes sont sous le signe de l’Alliance, des épousailles ; Jésus, son Fils bien-aimé, épouse l’humanité.
Avant d’être des vérités à croire et des choses à faire, notre croire en Dieu est une histoire d’alliance, une histoire de rencontre et d’amour à vivre ; d’ailleurs, c’est l’une des affirmations du Concile Vatican II : les évêque rassemblés y avaient reformulé la notion de révélation divine en rappelant que toute vie chrétienne est d’abord une écoute de la Parole de Dieu et que Dieu parle, non par des vérités à croire en toute soumission aux responsables de l’Eglise, mais en s’adressant à l’humanité par une rencontre, une relation, dont la plus forte se fait en Jésus-Christ.
C’est par son attitude que le message de la parabole devient clair : l’invitation, l’appel de Dieu est permanent, il invite à temps et à contre temps ; il invite, il fait inviter tout le monde, mais tous ne répondent pas favorablement, tous ne viennent pas, il relance son invitation, en plus large encore, tous ceux que les serviteurs rencontrent, les bons comme les mauvais. tous sont invités à entrer et à remplir la salle des noces.
Tous ont pu entrer sans vérification de leur état, de leur dignité, il y a de quoi s’étonner ; mais le roi entra pour voir les convives et il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noces ; dans la symbolique juive comme dans dans la symbolique chrétienne il y a le vêtement de noces, le vêtement signe de l’Alliance : le vêtement blanc, c’est le signe de la grâce du baptême et de la fidélité.
Nous sommes toujours dans le temps de l’appel, de la proposition : « Allez donc aux croisées des chemins, tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les ». il n’y pas de tri préalable à faire, surtout pas par nous, car Dieu part du point de vue que chacun peut évoluer, changer, se convertir : c’est-à-dire, se tourner vers lui et vers ses semblables ; accueillir son amour et en imprégner son quotidien.
La finale de la parabole est toujours un appel à réfléchir, à faire ‘’ retour ‘’ sur notre vie : de par notre baptême, nous sommes comme revêtu de Jésus-Christ, du‘’ vêtement de noces’’, mais nous pouvons ‘’le salir, l’abîmer et même le perdre’’
Tout le monde est appelé par Dieu, sans distinction, les bons comme les mauvais, sans préalable, car on est dans une histoire d’amour ; si on sait, si on sent qu’on est aimé, est-ce que ça nous laisse indifférent ? On se prépare pour le rendez-vous, on vit autrement, on se transforme en répondant à l’amour de l’autre et cela nous appelle à un changement, à un renouvellement permanent .
Nous sommes à la fois à l’image de ces serviteurs qui invitent : nous sommes serviteurs par notre façon de nous comporter en chrétien ; nous sommes appelés à être une vivante et permanente invitation qui ‘’dit’’: « Venez, Dieu vous attend »
Dieu désire et espère que chaque être humain accueille son amour et en imprègne sa vie. Nous sommes aussi à l’image des invités : ce n’est pas parce que nous avons été un jour baptisé, ce n’est pas parce que nous sommes chrétien que nous sommes des invités parfaitement dignes du repas de noces.