Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 15 septembre 2024 : Marc 8, 27-35
Cette page d’Evangile ressemble à un chemin avec 3 étapes principales :
Reconnaître en Jésus, le Christ ( le Messie ) l’homme imprégné par l’Esprit, par Dieu, ne va pas de soi, c’est la première étape de la foi, croire que Dieu a pensé, parlé, agit par et dans cet homme qui a vécu environ trente trois ans en Palestine.
La deuxième étape: reconnaître que Celui qui vient de Dieu ne va pas triompher à la manière humaine, mais passer par la mort sur la croix, pour triompher à la manière de Dieu, et 3ème étape : l’appel à le suivre et l’état d’esprit pour y répondre..
C’est simple et clair, mais nous savons par expérience qu’il ne suffit pas de le savoir par cœur et de le dire, c’est à vivre durablement.
Avant la rédaction de cet Evangile, il y a eu la vie de ceux et celles qui croient que Jésus est, l’envoyé, le Fils de Dieu. Quand Marc écrit son livre, cela fait environ 40 ans que l’Eglise existe à Rome et environs, il y a donc, avec les paroles de Jésus, la référence à ce que vivent, croient et endurent des chrétiens : ils font l’expérience que croire en Jésus-Christ n’est pas sans risques, pour eux, la croix à prendre ce sont les vexations, les difficultés, les persécutions mêmes qu’ils subissent par moments, les dénonciations par des voisins et même par des membres de leur famille, c’est avec ce vécu-là qu’ils sont amenés à se poser la question fondamentale : « pour moi, qui est Jésus-Christ ? »
Pour nous aussi, dans un contexte moins dramatique, cette question reste, il ne suffit pas de prier le « Je crois en Dieu », c’est dans le concret de l’existence que se pose la question : « Qui est Jésus-Christ pour moi ? Que représente-t-il dans ma vie ? » C’est la troisième étapes.
Derrière la question: « Pour vous, qui suis-je’’, en regardant la fin de notre passage d’Evangile, il y a comme une autre question, cachée, que nous pose en quelque sorte le Christ : « Qui êtes-vous vraiment?, votre vie, qu’en faites-vous ? À votre avis, est-elle pour garder frileusement, à l’abri, pour vous ? ou pour la donner, la risquer à ma suite ? »
Dans le récit c’est affirmé clairement : « Celui qui perdra sa vie à cause de moi et à cause de l’Evangile la sauvera » . S’affirmer chrétien et vivre en tant que tel, c’était, pour les chrétiens de Rome et des environs, risquer d’y laisser sa liberté et même sa vie, au minimum c’était vivre avec la peur au ventre.
Dans la 2ème lecture, la lettre de St Jacques ( 2, 14-18 ) aborde un point important : avoir une foi qui fait agir : « moi – a-t-il écrit – c’est par mes actes que je montrerai ma foi »
Une autre façon de le dire : Croire au Christ, le suivre, ne peut pas nous laisser bien tranquille dans notre coin, l’écouter, le prier, le célébrer, nous rends attentifs à la vie de ceux et celles qui nous entourent et à la vie du monde ‘’.
Si ça ne serait pas le cas, on pourrait se demander si c’est bien Jésus-Christ que nous suivons ?. « C’est par mes actes que je montrerai ma foi » , l’affirmation de l’apôtre replace chacun de nous devant ce qu’il vit et fait et ses motivations.
Dans notre société, complexe et en plein changement, il y en a des choses qui se font, et pour diverses raisons, nous pouvons voir bien des motivations à l’œuvre : l’intérêt personnel, le goût du pouvoir, l’appât du gain, de l’argent facile, la volonté de nuire, voire de détruire et parmi ceux qui sont ainsi motivés, il y en a qui se disent croyants en Dieu, en Yahwé, en Allah, et en même temps nous voyons des hommes et des femmes qui font le choix de venir en aide, de soulager les misères, de soigner et de guérir, de faire progresser la paix, le respect de l’homme et parmi eux il y a des croyants en Dieu, en Yahwé, en Allah, des agnostiques et des athées…
Cette constatation, que nous pouvons faire chaque semaine en écoutant ou en lisant les informations nationales et mondiales nous montre bien que l’Esprit de Dieu n’anime pas que les chrétiens et que l’Eglise Catholique n’en est pas propriétaire, mais a la mission passionnante et exigeante d’en être le Signe, l’Instrument et le révélateur par ce qu’elle dit, écrit et fait.
‘’ Et vous, que dites-vous, pour vous qui suis-je ‘’
En même temps que par notre pensée, notre parole, notre profession de foi, efforçons-nous de répondre à cette question par notre vie, elle aussi, et sûrement en premier, est parlante.
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