Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 17 décembre 2023 – Jean 1, 6-8, 19-28
Dans ce passage d’Evangile nous avons, entre autre, des questions posées à Jean ; pourquoi lui demander s’il est le prophète Elie ? Dans la tradition juive, Elie devait revenir du désert, où jadis il avait disparu, pour proposer une ultime conversion avant le jugement final par Dieu.
Pourquoi lui demander s’il est le prophète annoncé? dans certains milieux religieux il y avait l’attente d’un prophète qui, par sa venue et ses exhortations, serait le signe de la fin des temps, puis le questionnement a continué : Qui es-tu ? .que dis-tu sur toi-même ? …
Sa pratique du baptême de conversion, ses appels à changer de vie en dehors des cadres religieux officiels ont du poser bien des questions aux pharisiens, mais les réponses ont été données par un autre Jean, l’auteur de l’Evangile qui, après coup, a donné le sens de la mission de Jean le Baptiste et surtout celle des chrétiens des années 90 : témoigner d’un autre, témoigner de celui qui se tient au milieu d’eux‘’
Témoigner de celui qui se tient au milieu de nous ‘’ telle est notre mission : « être signe de la présence du Christ ».
Dans la célébration eucharistique nous avons trois modes de sa présence réelle :
les 3 P : la Parole, ( l’Evangile ) – le Pain, le Christ qui se donne en nourriture – le Peuple, l’assemblée qui célèbre ( voir la note 1 )
Avant et après la célébration, nous avons de même 3 P pour désigner la présence réelle du Christ : Partout, en Permanence, Proche de chacun. ( voir la note 2 )
Il est présent dans le quotidien, là où se disent des espoirs, des convictions, en vue d’une vie autre, qui soit plus humaine pour tous, là où se réalisent des actions pour améliorer la vie, au milieu des amitiés nouées, des confiances renouvelées, des pardons donnés et des réconciliations vécues ; il est présent sur les chemins de fraternité où nous allons vers ceux qui ne pensent pas comme nous, vers ceux que nous ne voyons pas, ou si peu, participer aux célébrations.
Être fraternel, sans parti pris, sans préjugés, ni arrières pensées, envers ceux et celles qui ont d’autres convictions et croyances que nous, qui font d’autres choix que nous, c’est une manière de dire « qui nous sommes »
En ce qui concerne notre attitude envers ceux-ci, nous avons un bon critère de discernement : ‘’leurs paroles, leurs comportement, leurs choix, leurs engagements contribuent-ils à un bien vivre avec leur semblables, favorisent-ils une progression humaine ?
Nous ne sommes pas des témoins passifs, notre témoignage nous donne d’entrer en dialogue, de faire réfléchir, d’interpeller de façons adaptées et pertinentes ceux et celles avec qui nous sommes reliés d’une façon ou d’une autre.
Note 1 : « Vraiment, ton Fils Jésus, est béni, lui qui se tient au milieu de nous ; quand nous sommes réunis en son nom, comme autrefois pour ses disciples il nous ouvre les Ecritures et nous partage le pain » – « Que la force de ton Esprit fasse de nous, dés maintenant et pour toujours les membres de ton Fils ressuscité par notre communion à son Cortps…» : ce sont deux passages d’une Prière Eucharistique.
Note 2 : « … et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » de l’Evangile de Matthieu 28,20
– « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements *, Moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous…. et svts » de l’Evangile de Jean, 14, 15-18 – * « mes commandements » comme « mes paroles »