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Une réflexion pour dimanche 17 novembre 2024

Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 17 novembre 2024 – Marc 13, 24 – 32
Quand Marc rédige son Evangile, une série d’événements ont donné l’impression que tout allait s’écrouler : les persécutions sous le règne de Néron ont faillit faire disparaître les communautés chrétiennes de Rome et des alentours, l’apôtre Pierre a disparu, l’apôtre Paul a été exécuté, l’angoisse des croyants est réelle : ils se demandaient si leur foi en Jésus Ressuscité n’était pas vaine, si le règne de Dieu  annoncé n’étaient qu’un beau rêve ou une grande illusion.
En réponse à ces questions Marc a repris des propos de  Jésus qui, en son temps à employé la façon habituelle pour les juifs d’annoncer l’intervention de Dieu et sa victoire sur toutes les forces du mal . Chez les peuples de l’antiquité, à l’exception d’Israël, les astres étaient des divinités qui dominaient et régissaient l’Univers, c’est pourquoi, parler du soleil qui s’obscurcira, de la lune qui ne donnera plus son éclat, des étoiles qui tomberont du ciel et des puissances célestes qui seront ébranlées, c’est proclamer le triomphe du Dieu vivant sur l’idolâtrie païenne ; c’est affirmer que le vieux monde disparaîtra pour laisser place au nouveau et que ce monde nouveau a commencé avec la résurrection du Christ. Ces mêmes chrétiens vivaient aussi dans l’espérance intense du retour définitif et glorieux du Christ, ils étaient donc tendu vers cet événement qu’ils croyaient, à un moment donné, imminent, d’où la conclusion finale qui coupe court à toute spéculation : le jour et l’heure, seul le Père les connaît. Cette description de fin de monde évoque aussi le but désiré et attendu : vivre pleinement et définitivement avec Jésus-Christ lors du rassemblement final.
Cet Evangile n’annonce pas et ne décrit pas la fin du monde, mais la fin d’un monde : avec Jésus ressuscité on passe d’un monde dominé par des divinités à un monde où Dieu est à l’œuvre, un monde où l’Esprit-Saint promis par le Christ est à l’oeuvre. C’est la visée de la comparaison du figuier citée par Jésus : il veut ouvrir l’humanité à l’espérance d’un monde autre, d’un monde nouveau : quand les feuilles du figuier poussent et se développent c’est l’été, c’est la belle saison qui est annoncée. Jésus est proche, il se tient à la porte de la vie de chacun, pour proposer ses paroles de vie et de renouvellement pour le bien de ceux et celles qui les accueilleront.
Aujourd’hui, sous nos yeux, ce n’est pas la fin du monde, mais on est en plein et depuis des décennies, dans le processus de la fin d’un monde ! C’est à l’œuvre en ce qui concerne la vie de notre monde, de notre société et de même pour ce qui est de la vie de l’Eglise qui vit dans ce monde et dans cette société.
En même temps, la fin d’un monde se passe aussi dans notre vie ; pensons à ce qui a déjà été fin d’un monde dans notre vie personnelle, familiale, professionnelle….
Pour ce qui est de la vie du monde, de la vie en société, en Eglise, on peut le voir comme processus rapide ou progressif et non moins irréversible, et nous pouvons évoquer en nous, ce qui a fait qu’on n’a pas, à un moment donné, démissionné humainement parlant, ni sombré dans la désespérance: convictions humaines fortes et foi en Jésus-Christ . ? présence de personnes et présence du Christ ? vie et relation avec d’autres et vie en Eglise ?…
L’évangéliste a écrit : « … le Fils de l’homme, c’est-à-dire, Jésus ressuscité, est proche, à votre porte … » Il s’agit de le rencontrer dans le présent !
Cela se passe dans notre histoire de croyant, où il y a eu comme on dit des hauts et des bas, c’est dans cette histoire que le Christ se tient vraiment à la porte de notre vie, lui ouvrir notre porte demande toujours une ouverture aux autres, une attention aux événements, à la vie du monde, pour y discerner ce qui y progresse en humanisation, sans ignorer et minimiser ce qui fait problème.
Etre attentif à ce qui cherche, se réfléchit, se décide et se réalise, même modestement, permet de discerner, plus ou moins clairement, que croire en Jésus-Christ n’est pas une consolation à bon compte, mais qu’il est à la porte de notre vie, de la vie du monde, et que ce qui bourgeonne, pousse, et grandit en humanité nous pouvons le voir comme des signes de sa présence et de ses passages.

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