Une réflexion à partir de l’Evangile du 1er juin 2025 – 7° dimanche de Pâques – C – Jean 17, 20-26
Quand l’évangéliste met en forme cette prière de Jésus, il s’emploie à faire comprendre aux chrétiens de son époque ( années 90 à 110 environ ) ce qui est constitutif de leur foi : au cœur de leur foi, il y a la gloire de Dieu : Jésus est venu manifester la gloire de Dieu : c’est-à-dire : sa renommée, son nom, il est venu le faire connaître: et de même c’est le Père qui fait connaître son Fils ; c’est les deux qui se révèlent sous leur vrai jour, tous deux vivent, dans la communion de l’Esprit-Saint, de l’amour partagé, de leur relation, c’est cela leur gloire, ils se reçoivent l’un de l’autre,
Maintenant c’est à leur tour d’être signe de la renommée de Jésus, de ”qui il est ”, de le faire connaître pour que chacun puisse ”se recevoir de lui”.
Jésus a prié pour l’unité : une unité qui se situe à deux niveaux : l’unité est d’abord l’enracinement des disciples, et de ceux qui accueillent leur parole, dans la vie du Père et du Fils, dans leur relation d’amour toujours ouverte aux hommes.
Pour croire en Dieu, en Jésus-Christ, les hommes, à l’époque de l’Eglise naissante, comme ceux de notre temps, ont besoin de témoins auprès desquels ils sentent que ceux-ci rencontrent quelqu’un de vivant.
Une autre conviction : la passion qui brûle au cœur de Dieu, c’est-à-dire l’amour de Dieu pour tous les hommes et pour chacun en particulier, ne peut être annoncée, de façon crédible, que par ceux et celles que se sont laisser atteindre et marquer par cette passion, et il est indispensable que ça se ”voit”, se constate, dans leurs comportements, leurs attitudes, leurs paroles et leurs actes ; nous ne pouvons pas parler de l’amour de Dieu pour tous les hommes sans que cela transparaisse, d’une façon ou d’une autre, dans ce que nous disons et faisons.
L’autre niveau de l’unité, qui est complémentaire du premier, c’est celle des croyants entre eux : cela se vit et se donne à voir par et dans toute rencontre ou assemblée.
Quel que soit le genre de rencontre ou d’assemblée, ce qui la fonde ce n’est pas d’abord une charte, un règlement intérieur ou même des statuts* ( *qui par ailleurs sont nécessaires pour garder le bon cap ou pour s’y référer en cas de désaccords ou de conflits ) mais en premier une Parole Vivante, le Christ, le Vivant, qui, un jour, a fait irruption dans notre vie d’une façon qui nous est personnelle, qui nous a proposé de le suivre et de qui nous acceptons de ‘’recevoir’’ notre existence de chrétiens.
L’unité, c’est une communion dans la diversité quant à l’ancienneté dans la foi, l’histoire personnelle, les sensibilités, les ”accents” mis pour vivre le croire en Dieu.
L’unité, c’est la communion dans la même foi, tel que nous sommes, avec nos particularités – Unité : car chacun se veut à l’écoute de Dieu, chacun s’efforce de discerner les appels du Christ dans sa vie et d’y répondre, chacun se sent concerné – du moins y est appelé – par la vie du monde et par la mission d’y être signe de la présence du Christ.
La prière de Jésus se termine par l’invocation au ‘’Père juste’’, le terme ‘’juste’’ est synonyme de fidélité, c’est en fait une double fidélité : à lui-même et à l’Alliance établie avec les hommes qu’il appelle à ‘’s’ajuster’’ à son projet de salut* ( *c’est-à-dire ‘’de libération’’ )
Pour bien être, et rester, sur le chemin de la fidélité, de la double fidélité, celle envers Dieu et envers nos frères et soeurs, le Christ nous a laissé une prière : celle du ‘’Notre Père’’ qui nous tourne à la fois vers Dieu et vers les autres.