Une réflexion à partir de l’Evangile du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Dimanche 2 juin 2024 – Marc 14, 12 à 16, 22 à 26 –
C’est l’un des trois récits de l‘événement fondateur auquel l’Eglise se réfère pour célébrer l’Eucharistie, ( la messe ) On y repère que les paroles qui sont dites par le prêtre au moment de la consécration du pain et du vin ne sont pas exactement les mêmes que celles de Jésus dans l’Evangile selon St Marc – de plus, les paroles de Jésus sont encore un peu différentes dans l’Evangile selon St Luc et dans celui selon St Matthieu, mais au fond, ce n’est pas l’essentiel : la fidélité à Jésus, en ce qui concerne l’Eucharistie n’est pas d’abord une fidélité au mot à mot : il ne s’agit pas de répéter exactement ses paroles pour qu’il se donne à nous sous les signe du pain ( de l’hostie consacrée par l’Esprit-Saint ) mais c’est une fidélité à ce qu’il a fait, une fidélité au sens qu’il y a donné.
Il est bon de remarquer qu’avant de redire les paroles de Jésus, le prêtre, au nom de l’assemblé, invoque l’Esprit-Saint : « Père de toute grâce, nous t’en prions : envoie ton Esprit-Saint, afin qu’il sanctifie nos offrandes ; que ce pain et ce vin deviennent pour nous le corps et le sang du Christ » ( C’est l’invocation de l’une des prières eucharistiques )
Sans cette prière, l’Eucharistie ne serait qu’un simple rappel de faits et d’événements qui ont eu lieu dans un lointain passé – or ce qui se passe lors de chaque célébration est actuel ; bien sûr, nous ne voyons pas Jésus partager le pain comme à ses disciples, nous ne le voyons pas prendre la coupe, nous ne l’entendons pas prononcer les paroles ; ce qui se fait est en fidélité aux parole de Jésus que nous pouvons lire dans l’Evangile selon St Luc : « Faites cela en mémoire de moi » ( Luc 22, 19 à 20 )
Depuis le soir où Jésus a dit cela, ses disciples, puis les premiers chrétiens, puis ceux qui ont vécu à leur suite, l’ont toujours fait, et nous le faisons régulièrement. et Jésus se donne à nous dans la communion pour nous donner dés maintenant de participer à sa vie de ressuscité ! Il se donne à nous en nourriture, non parce que nous l’aurions mérité, mais parce qu’il désire que nous vivions de sa vie, communier nous donne d’accueillir le don que Dieu fait de lui-même, et ce don s’appelle « Amour » – Voir Première lettre de saint Jean, chapitre 4, versets 7 et 8
Dans l’amour humain, il y a toujours, s’il est vrai, du pardon : aimer quelqu’un c’est lui pardonner, lui refaire confiance, l’encourager à vivre autrement et mieux, être proche de lui. Ainsi en est-il de Dieu, de Jésus-Christ envers nous ! Si lors de la célébration de l’Eucharistie, il nous parle à travers l’Evangile, s’il nous nourrit de sa vie, ce n’est pas pour son plaisir et pour le nôtre, c’est parce qu’il croit en nous ; il croit que nous pouvons être de ceux et celles qui, à travers ce qu’ils disent et font, révèlent sa présence et son amour pour tous les êtres humains. Il croit que, tel que nous sommes, nous pouvons répandre cet amour autour de nous et pour nous y aider, il nous pardonne nos faiblesses, nos infidélités, il nous donne sa force à une seule condition : l’accueillir sincèrement, tourner notre cœur et notre vie vers Lui, afin qu’en même temps nous le faisions envers ceux et celles que nous connaissons.
En communiant au Corps du Christ, nous prenons toujours un grand risque : celui d’être infidèle à Jésus, celui de faire un péché ! Nous pourrions faire un grand péché, si, après avoir communié, nous ne tenions pas du tout compte de ceux et celles que nous connaissons, si nous ne faisions rien pour entretenir et faire progresser la paix, la solidarité, l’amitié, la fraternité, la compréhension mutuelle, la confiance, le pardon, la réconciliation dans le cercle de nos relations.
La parole de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi » nous pouvons l’étendre à tout ce qu’il a dit et fait durant sa vie sur notre terre et nous en inspirer pour toutes nos paroles et tous nos actes, pour notre façon de faire, d’être et de vivre.
Il n’y a pas de vraie communion eucharistique lors d’une messe sans vraie communion humaine : tenir compte des autres, vivre en acceptant les différences, tisser et entretenir des relations humaines basées sur le respect mutuel.
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