Une réflexion pour dimanche 24 novembre 2024

Une réflexion à partir de l’Evangile du Dimanche 24 novembre 2024 – Jean, 18, 33b-37
La fête du Christ-Roi de l’Univers, clôture l’année liturgique B où, en majorité, l’Évangile selon St Marc a été notre compagnon de route. Dimanche prochain, nous entrerons dans le temps de l’Avent qui nous conduira à Noël, où nous ferons mémoire de l’événement original du christianisme : « Dieu s’est fait homme pour que naisse un monde nouveau »
Les textes de la Bible, ( Ancien et Nouveau Testament ) nous rappellent que rien n’est éternel, pas même les civilisations les plus brillantes.
Nous avons conscience que nous vivons une période difficile, troublée, avec des nouvelles et des événements inquiétants ; l’avenir nous apparaît incertain et rempli de menaces, mais y-a-t-il déjà eu des périodes où tout était simple et calme ? Si nous parcourons l’histoire, nous constatons que le temps où tout était calme et simple n’a jamais existé ? A chaque période de l’histoire des défis ont du être relevés et d’autres sont apparus, c’est le cas actuellement….
Prenons aussi en compte la 1ère et la 2ème lecture ; quand le Livre de Daniel, ( 7, 13-14 ) est rédigé, la communauté des croyants juifs hésite entre l’abandon de la foi et la résistance au nom de la foi, il leur semble que Dieu abandonne son peuple et se pose à eux l’angoissante question de la survie d’Israël et de sa foi au Dieu vivant et vrai. Daniel essaie de leur apporter une réponse à travers la révélation d’un ordre différent qui se situe dans un ailleurs de l’histoire humaine : un Vieillard donne une royauté éternelle à un Fils d’homme .
Quand l’Apocalypse de Jean ( 1, 5-8 ) est rédigé, des communautés chrétiennes vivant dans l’empire romain ne sont pas insensibles aux cérémonies en l’honneur de l’empereur et leur foi au Christ en est touchée, voire affaiblie, saint Jean leur présente alors Jésus-Christ comme le souverain des rois de la terre et sa puissance, sa gloire de souverain suprême étant celle de l’amour….
L’Evangile nous présente Jésus devant Pilate : il dit à ce dernier que sa royauté n’est pas de ce monde, il affirme ainsi toute sa différence : Il révèle un Dieu, qui par lui Jésus, épouse la condition humaine jusqu’à se rendre vulnérable, jusqu’au don de soi, afin de témoigner de l’amour infini qu’il a pour tout être humain
Pour vivre une vie chrétienne authentique, il est nécessaire, indispensable même de nous laisser entraîner par le Christ sur le chemin du don de soi ; donner de soi-même, donner de sa vie, c’est ce que vivent une multitude d’hommes et de femmes de par le monde, se donner pour une noble cause : promouvoir la paix, venir en aide à des sans–papiers, des migrants, des réfugiés, soigner des populations déplacées, défendre la dignité humaine, mais, en général, le don de soi, prend aussi des formes habituelles, tellement habituelles qu’on n’y fais pas toujours attention : vivre en couple appelle un don de soi, avoir des enfants, être parents, accompagner ses enfants pour qu’il puisse prendre leur dimension humaine de jeune, puis d’adulte, ne se fait pas sans donner de soi-même, toute activité humaine valorisante demande de s’y investir, de s’y donner.
Ainsi, si chaque communauté chrétienne, qui est une portion d’Église, existe et assume ses missions, c’est grâce, entre autre, au temps donné, à l’énergie déployée par beaucoup de bénévoles ; c’est tout aussi vrai de toute association caritative.
A Pilate qui l’interrogeait, Jésus a précisé qu’il est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité : rendre témoignage à la vérité : quelle vérité ? : est-ce la vérité de Dieu ? la vérité de l’homme ? Sûrement les deux à la fois.
Dieu, par Jésus-Christ s’est donné à l’homme pour que celui-ci puisse se donner à son tour, et de bien des façons, à ses frères et soeurs humains et pour que cela se vive en réciprocité ; que serait le monde, la société, notre vie, si le seul moteur y serait le désir de prendre, d’avoir, d’accaparer, de recevoir, de profiter ?
Croire en l’Homme, croire en Dieu, croire au Christ venu dans notre monde, c’est être sur le chemin du don de soi qui se vit et se déploie de bien des manières.