Quelques réflexions à partir de l’Evangile du dimanche 25 août 2024 : Jean 6, 60-69
Nous avons-là les conséquences des paroles de Jésus ( relire Jean 6, 51-59 ) Les exégètes ( ceux qui étudient les textes de la Bible pour nous donner d’en comprendre le sens ) l’appellent ”la crise de Capharnaüm” ”crise” au sens grec : ‘’krisis’’ : moment de décision, de choix entre plusieurs chemins. Les chrétiens, du temps de saint Jean, ont vécu de ces moments-là, parmi eux certains niaient la divinité de Jésus, d’autres l’humanité de Jésus, ce qui provoqua des divisions dans les communautés, des membres en partent : ils sont qualifiés d’antichrist.
Quand l’évangéliste écrit, il pense aussi à ce qui s’est passé quand Jésus était avec ses disciples. Pour les disciples, suivre Jésus ; comme croire en Lui pour les chrétiens au début de l’Eglise, était loin d’être un chemin ”tranquille”
En notre temps, les croyances et les religions ne manquent pas, ni les Eglises au sens d’institutions ou de groupes de personnes qui se réunissent parce qu’ils adhèrent aux mêmes croyances : pour faire simple, il y a les grandes Eglises chrétiennes qui se réfèrent à Jésus-Christ dont l’Eglise catholique et une myriade d’Eglises dites évangéliques qui s’y réfèrent aussi.
La multiplicité des croyances est un fait qui peut nous dérouter et nous ébranler. A la lecture de certains ouvrages ou des écrits de personnages publics, l’une des questions qui peut surgir en nous c’est : « en quel Jésus-Christ croyons-nous ? » – ou encore : « Est-il bénéfique, pour nous, de croire au Jésus-Christ que nous présente les livres du Nouveau Testament et d’y conformer notre vie ? » et il y a encore bien d’autres questions qui peuvent surgir, c’est plutôt facile d’en aligner, mais y apporter des éléments de réponse, c’est autre chose : on ne peut en formuler qu’en faisant référence aux écrits du Nouveau Testament, à leur interprétation en Eglise et à notre histoire personnelle.
Nous n’avons jamais entendu Jésus nous demander, comme aux disciples : « Voulez vous partir, vous aussi ? » mais nous avons eu, peut être, des moments où la pensée d’orienter autrement notre vie nous a travaillé.
En ce qui me concerne, je peux en repérer de ces moments-là et à chaque fois un événement, une conversation, une sollicitation, ou un témoignage silencieux, m’a réinterrogé, m’a demandé de refaire des choix, de renouveler l’un ou l’autre de mes engagements, expérience faite je crois que c’est cela avoir une foi vivante
Chacun de nous a ainsi son histoire avec des moments où il a fallut renouveler le choix de continuer le chemin avec le Christ comme compagnon de route..
En relisant et en méditant cette page de l’Evangile selon saint Jean, pensons à l’un ou l’autre de ces moments, repérons ce qui, à cette occasion, s’est inscrit plus profondément en nous et aussi ce qui est resté marqué de fragilité
Parmi les réflexions que nous avons déjà pu faire avec d’autres dans des groupes ou personnellement, relevons comment a évolué notre relation au Christ, comment elle s’est transformée ; essayons de formuler ce qu’il est pour nous, en ayant conscience que ce n’est pas définitif…
Il serait vain de le prier pour que notre foi en lui ne connaisse ni doutes, ni hésitations ou fragilités, il est plus réaliste de le prier pour que nous soyons toujours prêts à continuer le chemin quelque soit les événements que nous aurons à vivre.
Heureux sommes-nous d’avoir une foi imparfaite, une foi encore et toujours en devenir car cela nous garde en marche derrière le Christ et nous donne d’être compréhensif et fraternel envers ceux et celles qui ont pris un autre chemin que nous.
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