Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 29 septembre 2024: Marc 9, 38-43, 45, 47-48
La géhenne , à cette époque, c’est une vallée encaissée au sud de Jérusalem qui sert de décharge publique, des restes de végétaux y pourrissent, on y brûle aussi des carcasses d’animaux et même, en temps d’épidémie, des cadavres humains.
Au temps de Jésus ce lieu évoque le sort de ceux qui, en s’étant fermés consciemment, par leurs actes, à l’amour de Dieu ne sont pas appelés, à la fin des temps, à vivre sans fin, avec lui.
La main, le pied et l’œil : ce sont les moyens essentiels pour entrer en relation, en communication, pour aller vers les autres et dialoguer avec eux ; on peut aussi penser à la bouche avec la langue !
L’Eglise n’a jamais lu ce texte comme un appel à la mutilation physique, mais plutôt comme un avertissement, un appel même : ne pas faire des moyens de communication et de relations humaines des obstacles ou des pièges pour la foi des autres, et tout particulièrement des ‘’ petits ‘’ sur lesquels Jésus attire l’attention.
Les ‘’ petits ‘’ dont il est question dans cette page d’Evangile, ce ne sont pas les enfants, ce sont des femmes et des hommes dont la foi est faible, fragile ou commençante.
Pour nous qui cela peut-il être ? : ceux et celles qui se dépatouillent comme ils peuvent, dans leur vie, ceux et celles qui, sans bruit, sans prétention, en s’associant avec d’autres, s’emploient à être présent dans un quartier, dans une école, dans un lieu de travail pour y mettre de la compréhension, de l’attention aux autres, de la solidarité, de la chaleur humaine – ceux et celles qui sont plutôt en marge de la communauté paroissiale, ou qui y viennent ‘’en pointillé’’ à certaines occasions…
« Celui qui est une occasion de chute pour un seul de ces petits qui croient en moi » La parole de Jésus sonne comme un appel : il ne faut pas dresser d’obstacles sur le chemin de nos semblables, il ne faut pas les démoraliser, les décourager par notre façon de vivre, par nos paroles, nos comportements et nos actes car, que nous le voulions ou non, pour certains nous sommes ceux qui croient en Dieu ou ‘’ceux qui vont à l’église’’ et donc de ce fait ce que nous disons et faisons a des répercussions en eux.
L’avertissement de Jésus, on gagne à le réécrire sous forme de réflexion, de questions : « devant ceux dont la foi est faible, fragile, balbutiante, devant ceux qui n’ont pas de lien visible et régulier, avec l’Église ; devant ceux qui, apparemment, se sont éloignés de la vie en Eglise, devant ceux qui sont en train de le faire, quoi faire ? quoi dire ? quelle(s) attitude(s) adopter ? comment être et rester en dialogue avec eux ? Avec pour seule raison, qu’ils sont digne d’intérêt et de respect en tant qu’être humain aimé par Dieu.
Cette attitude nous aide à regarder, à voir, ce qui, chez d’autres, est valable et bon, du point de vue humain, à discerner aussi ce qui, dans ce qu’ils disent et font, va dans le sens des paroles et du message de Jésus-Christ. Car il nous appelle à voir les personnes autrement qu’à travers le prisme de leur participation ou non à la vie de l’Eglise, de leur participation ou non à la messe.
« Celui qui n’est pas contre nous, est pour nous » Cette parole de Jésus nous interpelle quant à notre façon de penser, de réfléchir, de vivre et d’agir en son Nom : dans le récit de Marc, il a été question de ceux qui, sans faire parti du groupe des disciples, chassent des esprits mauvais au nom de Jésus – Nous pouvons aisément constater qu’il y a des hommes et des femmes qui sont membres d’autres religions ou qui ne font référence à aucune religion et qui luttent contre des ‘’ esprits mauvais ‘’ à l’œuvre dans notre société et dans notre monde : l’esprit de violence, de guerre, l’esprit de vengeance ; bref tout ce qui blesse ou détruit les relations entre les hommes et les peuples, tout ce qui porte atteinte à leur dignité.
Nous laisser interpeller par l’Evangile pour mieux ouvrir les yeux sur ce qui se vit autour de nous, et de par le monde, pour y reconnaître l’Esprit à l’œuvre nous évite d’être intransigeant, de nous replier sur nous-mêmes, sur notre groupe, sur notre communauté chrétienne et nous aide à être, en paroles et surtout en comportements, des annonceurs, des signes, de la présence agissante du Christ. Le comportement de base c’est l’accueil inconditionnel et bienveillant de toute personne qui seul permet une entrée en dialogue. Nous ne sommes pas responsable du résultat, mais de notre façon d’accueillir !
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