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Une réflexion pour dimanche 3 septembre 2023

Une réflexion à partir de l’Evangile du 3 septembre 2023 – 22° dimanche – Année A – Matthieu, 16, 21-27

Pour entrer dans la compréhension de cette page d’Evangile, il est indispensable de de se rappeler que l’Evangile selon St Matthieu, comme d’ailleurs les 3 autres, est rédigé comme un livre, avec introduction, développement et conclusion, ou encore construit comme le scénario d’un film avec un titre et un développement en rapport.

Avec la confession de foi, à Césarée-de-Philippe, de Simon-Pierre : «  tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant », ( Evangile du 27 août 2023 ) nous sommes à un tournant : du nord où il est, Jésus se retourne pour faire route vers le sud, vers Jérusalem.

C’est aussi un tournant pour les disciples : il vont devoir changer totalement l’idée qu’ils se font du Messie et donc de Dieu lui-même.

Pour eux et pour nombre de leurs compatriotes, le Messie attendu sera un roi prestigieux, héritier de la vaillance de David et de la gloire de Salomon, un roi qui remettra de l’ordre dans le pays et rétablira la souveraineté d’Israël, et voici qu’il est question de souffrance, de mort et puis de résurrection d’où les vifs reproches de Pierre et la mise au point de Jésus.

Ils ont du, et c’est toujours actuel, passer de l’image d’un Dieu dominateur, faisant usage de sa toute-puissance, à l’image de Dieu qui est l’Amour. ( relire dans la première lettre de St Jean : 4, 7 à 12 )

Du coup la confession de foi de Pierre : «  Tu es le Christ » prend un sens nouveau, il ne s’agit plus de mettre de l’ordre ou de rétablir quelque chose de perdu, mais de se donner en ‘’nourriture’’ aux autres, pour qu’ils en vivent.

Sur ce chemin, du don de soi, que prend Jésus, Pierre, par sa réaction, est comme un obstacle, par l’injonction « passe derrière moi » Pierre n’est pas chassé, mais appelé à suivre Jésus, et le «  comment le suivre » est largement explicité dans la suite de l’Evangile.

Pour notre réflexion, il y a le passage : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive, car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi, la trouvera …. »

« Prendre sa croix et suivre Jésus » : dans l’Église, à certaines périodes, cela a donné une religion, une religiosité, de la souffrance, du dolorisme, plus on souffrait, mieux on suivait Jésus – puis, en réaction, on est passé à l’autre extrême : réussir sa vie, avoir la vie la plus agréable possible – et on a raison de le désirer et de faire son possible pour y arriver – mais tout forme de renoncement, toute souffrance, tout échec, est devenu indésirable, même intolérable.

Les deux extrêmes mènent à des impasses : car renoncer à quelque chose, renoncer à soi même, c’est en fait la logique de l’amour – il n’y a pas de véritable amour sans une part de renoncement à soi-même, sans une part de souffrance : aimer son conjoint, aimer ses enfants, aimer ses amis, aimer les autres, nous le savons par expérience, n’est pas un chemin de tout repos. Pour aimer vraiment, certains y laissent leur liberté et même leur vie, pensons à tous ceux et celles qui, à travers le monde, s’engagent concrètement en faveur des autres, par solidarité, par fraternité, par amour du prochain –

Jésus-Christ ne nous demande pas d’aimer l’épreuve, la souffrance, le sacrifice pour eux-mêmes, mais il appelle ceux qui ont choisit de le suivre à vivre l’amour envers lui et les autres jusqu’au renoncement de leur propre tranquillité ; d’une façon ou d’une autre nous avons sûrement déjà pu en faire l’expérience dans le passé ou ces derniers mois.

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