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Une réflexion pour dimanche 30 juin 2024

Une réflexion à partir de l’Evangile du dimanche 30 juin 2024  : Marc 5, 21-43
Marc a composé son récit en réponse à la question qui ‘’traverse’’ tout son Evangile : ‘’Ce Jésus de Nazareth, qui est-il  vraiment ?’’ Au fil des épisodes il apparaît comme celui qui apaise, celui qui libère, celui qui guérit, celui qui donne la vie et à chaque fois est mis en relief le caractère décisif de la foi, de la décision et de l’acte de croire.
Pour une question de clarté, mon propos est en deux parties : la fille de Jaïre, puis la femme malade
L’évangéliste présente Jésus comme celui qui est sensible à la détresse de Jaïre, sans un mot il accède à sa demande et lui demande de croire avant toute action de sa part.‘’ Ne crains pas, crois seulement…’’ Pour ”relever” la fille, Jésus a demandé à ses parents comme aux trois disciples une foi qui ne se laisse pas ébranler par la non-foi de ceux qui se moquaient de lui.
Notre foi est parfois mise à l’épreuve par ce que nous vivons d’inquiétant, de difficile, par les événements que nous relatent les moyens d’information…, nous sommes donc appelés à l’entretenir, à mieux la fonder : pensons à tout ce qui nous permet de tenir bon, de durer dans la foi : la réflexion, l’Eucharistie, ( la messe ), la prière. C’est fondamental, incontournable et insuffisant à la fois, en ce sens que l’évolution du monde et de la société s’est accélérée et à bouleversé nos repères habituels, et bien des aspects suscitent des débats, entre autre : l’immigration, la fin de vie, la famille, le mariage, le foisonnement du religieux, la désaffection envers les religions instituées, la présence de l’Islam dans notre pays, tous ces aspects, et bien d’autres encore, concernent notre vie de chrétiens, nous ne pouvons pas nous ‘’enfermer’’ dans notre ‘’ croire au Christ’’, car nous ne sommes pas ”hors-sol”.
De ce fait, nous ne pouvons pas faire l’économie de la réflexion en prenant en compte l’actualité, les bouleversements et les changements; comme moyens nous avons des revues chrétiennes, ou d’inspiration chrétienne, la presse des mouvements d’action catholique, nous avons aussi à notre disposition des livres dont les auteurs donnent des éléments de réflexion. Lire, réfléchir, se faire une idée, vivre et agir en conséquence, nous permet de rendre et de garder notre ‘’croire chrétien’’ intelligent, vivant et enraciné dans le quotidien. N’oublions pas que l’Église dont nous sommes membres n’est pas ”au-dessus” de tout ce qui affecte le monde et la société, dans ce domaine nous ne pouvons pas non plus faire l’économie de la réflexion
Il y a aussi la parole de Jésus : « talitha koum » ( c’est de l’araméen, langue maternelle de Jésus ) qui se traduit littéralement ‘’ Jeune fille, lève-toi‘’, Marc a écrit : « lève-toi » qui est proche du ‘’réveille-toi’’ utilisé pour parler de la résurrection de Jésus. Ce ‘’lève-toi’’ nous est ”redit” par le Christ, il nous appelle à nous ‘’re-lever’’ de toutes nos ‘’morts‘’ :de notre faiblesse humaine, de notre péché comme de nos fatalismes , de nos découragements, de nos enfermements, de nos tentations de repliement sur nous-mêmes.
Dans le cas de la femme qui était malade, c’est différent : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvé » Jésus a authentifié la foi de cette femme ; nous, on serait presque enclin à penser que son geste relève de la superstition.
Pensons aux personnes qui posent des gestes religieux, ou font des demandes, qui, parfois nous déconcertent : cierges allumés, demandes de bénédiction de maison ou d’objets etc… ; au-delà de ce que nous voyons que savons-nous de leur vie, de ce qu’ils traversent  comme difficultés, comme épreuves ? Pouvons-nous prétendre savoir ce qu’est la vraie religion, la foi complète ? Au fond, la foi complète et aboutie existe-t-elle ?
Nous connaissons sûrement la qualification de la religion comme ”opium du peuple”, par Karl Marx, mais peut être pas toute la citation : « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu, c’est l’opium du peuple » A l’époque où Karl Marx a vécu, ( 1818-1883 ) la religion, à ses yeux, permettait aux exploités de supporter leurs souffrances. La question, pour nous, c’est : est-ce que la religion qui est fondée sur Jésus-Christ nous fait réagir et agir contre l’injustice, l’exclusion sociale, le rejet….contre ce qui blesse tant d’hommes et de femmes dans leur dignité ; est-ce que nous nous reconnaissons en communion de destin avec eux ? –
…..ce n’est pas une conclusion, chacun peut continuer cette réflexion en prenons en compte les débats de la campagne électorale

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