3° dimanche de Pâques – Année C – Une réflexion à partir de l’Evangile du 4 mai 2025, Jean 21, 1-14
Au début et à la fin de ce récit, il est écrit que Jésus se manifesta. Dans l’Évangile selon St Jean, l’usage de ce verbe n’est pas réservé aux rencontres entre Jésus et les disciples après la résurrection, il est employé plusieurs fois dans l’Evangile avec Jésus comme sujet : à propos du rôle de Jean-Baptiste lors du baptême de Jésus : si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël – dans la conclusion des noces de Cana : Jésus manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui – quand les frères de Jésus l’incitent à aller à la fête des tentes pour qu’il se manifeste au monde.
Cette page d’Évangile va dans ce sens : Jésus se manifeste pour se faire reconnaître pour ce qu’il est, avant de ne plus être visiblement présent aux yeux de ses disciples ; ces derniers vont alors devoir prendre toute leur responsabilité dans la mission qui leur est confiée.
Dans ce récit, c’est Jésus qui a l’initiative de la rencontre : il est sur le rivage, il appelle, il permet que la pêche soit fructueuse, il prépare le repas et donne à manger ; c’est plus que des faits, nous sommes déjà dans l’exercice de la mission symbolisée par la pêche.
Sa reconnaissance est progressive par les disciples : elle se fait à travers des signes, paroles ou événements qu’il s’agit d’interpréter ; ici c’est l’invitation adressée aux pêcheurs, leur réponse confiante et la réussite de la pêche.
Avec ce récit, nous ne sommes plus au temps de la vie partagée entre Jésus et les disciples sur les routes de Palestine. La description même du repas est très sobre, tout est centré sur Jésus, son action est présentée de façon schématique, il n’y a pas d’échange de paroles.
La pêche est abondante :153 gros poissons, la portée symbolique de ce chiffre reste obscure, selon saint Jérôme les naturalistes distinguaient 153 sortes de poissons, ainsi les apôtres devront rassembler des peuples dans l’unité de la même foi.
A partir de là, quelques aspects essentiels : croire en Jésus-Christ, c’est fait pour être partagé, une foi qui ne se partage pas est une foi qui se fige et meurt : la pratique à laquelle elle nous appelle, le témoignage que nous portons, les discussions, réflexions et débats que nous pouvons avoir avec d’autres, autant d’éléments qui nous font tenir et progresser dans notre propre foi.
Cela demande beaucoup de temps et le respect de l’autre, tout ne passe pas par des mots, mais aussi par des attitudes, des façons de réagir, de ce comporter et à certains moments, nous sommes amenés à nous exprimer, à mettre en paroles ce qui nous anime, Jésus devient ainsi quelqu’un de bien vivant dans la mesure où nous en parlons, dans la mesure aussi où nous sommes amenés à discerner quelque chose de son Esprit dans la vie de ceux qui nous entourent et, de même, dans la nôtre.
Notre rencontre du Ressuscité est aussi liée à ce que nous faisons pour tenir ensemble dans l’unité et dans le respect mutuel de la diversité.
Unité : pour manifester que si Jésus est bien vivant, il est source de rassemblement autour de Lui, autrement il n’est plus qu’un mot, un souvenir, un message que chacun accommode à sa façon.
Diversité : pour manifester que Jésus respecte et suscite la liberté de chacun quant à son cheminement de croyant, autrement il n’est plus qu’une règle de vie de laquelle il ne faut pas dévier ou le modèle d’autrefois que nous n’aurions qu’à recopier.
Le Christ rejoint les croyants quand ils répondent à son invitation : ‘’ Venez manger ‘’, c’est le moment de l’Eucharistie où le Christ apparemment absent est réellement celui qui invite et donne le pain en partage, « Venez manger », une telle invitation continue à nous être adressée, elle est, avec notre réponse, à l’origine de toute assemblée eucharistique et il est important d’en dire le sens à des enfants, des jeunes, des adultes qu’en l’occasion se présente.
L’invitation « Venez manger » peut aussi être comprise comme un appel à lire l.Evangile, à s’en ‘’nourrir’’ – si possible à plusieurs – à prendre les moyens pour en comprendre le sens et en ‘’imprégner’’ notre existence.
– c’est une réflexion à continuer par chacun….-
