Une réflexion en lien avec l’Evangile du dimanche 8 octobre 2023 – Matthieu, 21, 33-43
Cette parabole est comme un résumé de l’histoire du peuple d’Israël, vigne plantée par Dieu, peuple avec qui il a fait Alliance pour qu’il soit un signe de sa présence pour tous les peuples ; les serviteurs de la parabole étant les prophètes et l’héritier Jésus lui-même. Les grands prêtres et les anciens du peuple ont bien compris que Jésus parlait d’eux et qu’ils viennent de se juger eux-mêmes publiquement. Seule la peur de la foule les empêche encore d’arrêter Jésus. Mais l’heure est toute proche ou ils vont se saisir de lui, le faire juger pour qu’il soit mis à mort.
Quand cet Evangile est rédigé, c’est l’Eglise naissante qui a été vue comme cette nation ( ou peuple ) à qui le royaume de Dieu est donné, puis, au fil de l’histoire, c’est devenu un peu plus complexe et en notre temps la réalité l’est encore un peu plus.
Pensons juste à tous ceux qui se présentent comme parlant au nom de Dieu ; à la diversité et au nombre d’Eglises qui se réfèrent à Jésus-Christ et même aux différents courants de pensée qui existent dans l’Eglise catholique.
L’Eglise catholique, n’est pas le royaume de Dieu, elle a la mission d’être, dans le monde, et pour tous les hommes, signe de ce royaume.
« Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits » C’est assez énigmatique et contribue à ‘’élargir’’ notre regard.
Lors du Concile Vatican II, il a été déclaré que « l’Esprit-Saint dépasse l’Eglise de tous les côtés » et en son temps St Jean a écrit : « quiconque aime est né de Dieu »
Tous ceux et celles, qui au loin, ou tout près, font produire à la vigne du monde ses fruit qui ne sont pas autre chose que le monde humanisé en Dieu, c’est-à-dire « imprégné » par le commandement d’amour que le Christ a confié à ses disciples, à l’Eglise, donc à nous, à tous ceux et celles qui se réfèrent à lui, tous ceux-là peuvent être vu comme étant cette nation à qui le royaume de Dieu est confié ; quiconque vit, parle et agit pour une vie meilleure, pour que les relations entre les êtres humains soient fraternelles, pour que les conditions de vie, de travail respectent tout être humain, tous ceux-là sont membres de cette nation ( ou peuple ) dont nous ne voyons pas les contours.
Vivant dans ce monde, participant à la mission de l’humaniser selon le désir de Dieu nous avons la tâche de discerner et de reconnaître tout ce qui se fait ainsi de bon, de vrai, de constructif et de le dire à l’occasion ; tout ce dont nous sommes ainsi témoins, remettons-le à Dieu, disons-lui merci pour cela car c’est l’Esprit qui en est à l’origine.
Note – Dans l’ancienne traduction du lectionnaire, c’est le mot « peuple » qui est utilisé, et « nation » dans la nouvelle en usage. Dans le texte grec de l’Evangile il y a le mot « ethnos » qui se traduit « collectivité humaine » et non pas « nation » ou « peuple » –
C’est du livre : Commentaires – L’Evangile de Matthieu, de Claude Tassin – Centurion