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Une réflexion pour le Jour de Pâques 2016

Une réflexion pascale 2016

‘’ Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des juifs et à Jérusalem ‘’ ces paroles de l’apôtre Pierre au sujet de Jésus dans le Livre des Actes des Apôtres : Ch.10, v 34a,37-43 ( 1ère lecture du dimanche de Pâques ) sont le fondement de tout son acte de foi !

Ce dont les apôtres témoignent, ne se décline pas d’abord en paroles, mais en actes, en choix : choix de parler au grand jour, de rendre public ce que eux, les apôtres avaient vécu avec Jésus, ce qui, de son enseignement, les avait marqué et s’est révélé fondamental après qu’il se soit montré vivant à eux.

Leur témoignage va surtout se rendre ‘’ visible ‘’ par leur façon d’être, de vivre et de faire ; sur leur témoignage va se construire, se fonder du neuf, de l’inattendu, qu’on va appeler : la communauté, les fidèles, l’Église, l’assemblée des baptisés, le peuple des croyants.

Entre les premiers témoins et nous, il y en a eu des millions d’autres, animés par l’Esprit du Ressuscité.

Le premier signe de la résurrection du Christ, ce sont tous ceux et celles, qui dans leur vie, l’ont rencontré, l’ont écouté, l’ont suivi, et ce, selon les périodes et les lieux, souvent au détriment de leur tranquilité, de leur liberté et même au péril de leur vie !

Les signes du Ressuscité, ce sont, en premier, les Eglises chrétiennes qui, en notre temps, se réfèrent à Lui, elles sont ”signe”, elles font ”signe” avec leurs convictions et leurs bonnes réalisations, leurs faiblesses et leurs contradictions, qui sont aussi les nôtres, ne l’oublions pas.

Ne rêvons donc pas que l’Eglise, dont nous sommes membres, puisse être sans défauts, sans contradictions, sans faiblesses. Ce qui ne veut pas du tout dire qu’il faudrait s’en faire une raison et ne rien penser, dire et faire devant certaines manières, discutables, de faire qui ont cours dans l’Église et dans la portion d’Eglise dans laquelle nous évoluons.

Il est de notre responsabilité de pointer les indispensables purifications à faire comme de relever et de développer le vrai et le bénéfique de ce qui se dit, se fait et se vit ; c’est tout autant à faire en ce qui concerne les responsables des communautés chrétiennes.

Le jour de Pâques, nous fêtons le Ressuscité, et nous renouvelons notre profession de foi, c’est pourquoi le travail de purification du témoignage chrétien commence en chacun de nous, dans les assemblées eucharistiques, dans la paroisse et la communauté de paroisses dont nous sommes membres.

C’est dans la mesure où nous sommes exigeant envers nous-mêmes que nous pouvons, tout en respectant le rythme de leur avancée, être aussi exigeant envers les autres et c’est tout aussi valable en ce qui concerne la vie paroissiale comme de l’Eglise en général de laquelle beaucoup de gens attendent, avec raison, un témoignage crédible. 

L’actualité récente, avec les cas de pédophilies, nous le démontre une fois de plus : «  Reconnaître les faits, faire la vérité, s’occuper des victimes, réparer les torts, agir pour que ça ne se reproduise plus » sont autant d’attentes et d’exigences légitimes que beaucoup de nos contemporains ont face à l’Eglise et à ses responsables ; il est tout aussi bon qu’il y ait les mêmes genres d’attentes et d’exigences envers ceux qui exercent des responsabilités dans la société civile.

En ce qui nous concerne, si nous aimons l’Eglise, nous avons le droit, bien plus le devoir, la responsabilité, sous peine de péché mortel, de vouloir, d’exiger même et de faire tout notre possible, pour qu’elle soit, au mieux, signe du Dieu de Jésus-Christ pour les hommes de notre temps et ça commence par chaque chrétien, car nous sommes pour beaucoup de personnes, les premiers signes, parfois les seuls signes, du Ressuscité, si nous n’étions pas ”habités” par un réel dynamisme de vie, serions-nous chrétien ?

Alors que nous le fêtons, il est indispensable de se le redire, nous pour en tirer orgueil, vanité ou une quelconque supériorité, mais pour, en toute vérité, nous exposer à la Parole du Christ, l’accueillir avec joie, nous laisser atteindre, toucher par l’amour de Dieu, nous laisser éclairer, animer par l’Esprit-Saint pour ce que nous disons et faisons.

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