Village cité dans un acte de l’abbaye de Murbach au VIII° siècle. D’après cet acte, Willarius céda un champ aux confins du ban de Raedersheim ( Rathershaim ) au monastère de Murbach pour le
Village cité dans un acte de l’abbaye de Murbach au VIII° siècle. D’après cet acte, Willarius céda un champ aux confins du ban de Raedersheim ( Rathershaim ) au monastère de Murbach pour le

Raedersheim

église St Prix et St Amarin

C’est en 1763 qu’est dressé le premier plan du ban de la communauté de Radersheim. L’habitat est en majeure partie regroupé le long de 2 axes passant par le centre du village, maison commune, forge, auberge. Corps de garde, presbytère y trouvent leur place. L’église est construite à l’extrémité orientale des habitations.

En 1877, un bâtiment Mairie-Ecole est mentionné sur le cadastre. En 1882, inauguration de l’église nouvelle avec son portail aux lettres d’or: ‘’ Domus Dei-Porta Coeli ‘’.

Dans l’église : un orgue Calinet de 1841, le buffet, dans l’esprit du 18° siècle, est décoré de rinceaux sur les ailerons, d’une guirlande de roses sur les plates-formes.

En haut du village, un oratoire abrite une grande croix avec un Christ en bois daté du 17° siècle.

Une ferme, 1 rue de la Chapelle, a une porte latérale datée de 1712, elle présente un décor sculpté et bien que modeste, c’est assez exceptionnel dans le patrimoine rural. Sur le linteau, un écu est sculpté des emblèmes de vignerons et d’agriculteur.

Texte du Guide Touristique : ‘’ Haute-Alsace, Soultz et environs ’’

 

 

St Prix:
Bien qu’Amarin était, comme les gens de l’époque, d’une forte stature et robuste, il dut néanmoins avec l’âge payer son tribut à la maladie. Vers l’an 675 une forte fièvre l’obligea à s’aliter. Pendant des jours et des semaines, elle dévasta comme un feu son corps. Le malade ne supportait plus d’aliments, pouvait à peine boire un peu de lait ou d’eau. Finalement, il devint si faible qu’il ne tint plus sur ses jambes. En cet instant critique, le ciel lui envoya de l’aide. L’évêque Praejectus, qui se rendait de Clermont à la cour du roi Childeric II au sujet de son Eglise, arriva au monastère de Doroangus. Par sa prière fervente et le signe de la sainte croix il délivra le mourant de son mal. De ce jour, Prix et Amarin restèrent liés par une amitié profonde. Plus tard quand Prix fut retourné en Auvergne, Amarin le suivit là-bas. Le but de son voyage était peut-être une visite de remerciement pour sa guérison miraculeuse, mais sûrement aussi une recherche d’aide pour son pauvre petit monastère et ses paysans des montagnes. Le voyage vers son ami et bienfaiteur devait se transformer en fatalité.

Amarin vivait chez Prix dans la villa épiscopale de Volvic quand par un enchaînement de circonstances, il fut assassiné avec Prix et son servant Elidius par des hommes de main. Comment est-ce arrivé ? Suite à la réussite de ses négociations à la cour, l’Evêque Prix s’est attiré les rancœurs de ses opposants. Le hasard voulut qu’un opposant acharné fut tué juste après la procédure de réconciliation. Les amis du mort accusèrent injustement l’innocent évêque et jurèrent de le venger. C’est pour cela qu’ils envoyèrent des assassins qui devaient accomplir l’affreux plan.  Le cruel meurtre eut lieu au moment où Amarin et Prix étaient à Volvic. Quand Amarin s’aperçut de l’agitation créée par les meurtriers, il essaya de persuader au dernier moment l’évêque de fuir. Mais celui-ci répliqua « silence mon frère, si tu te laisses enlever la couronne maintenant, tu ne la retrouvera plus jamais ». Amarin resta et fut, car l’intrus le prit pour l’évêque, tué en premier. Après que le meurtrier, informé par Prix lui-même, s’aperçut de son erreur, le glaive de la mort s’abattit sur l’évêque. Avec la prière « Seigneur ne leur compte pas cette faute car ils ne savent pas ce qu’ils font », il rendit l’âme. Comme troisième victime, tomba Elidius. Cet acte sans scrupules eut lieu le 25 janvier 676. Ainsi ces 3 hommes pieux, qui par hasard se trouvaient ensemble dans la mort, sont honorés et fêtés ensemble comme martyres dans l’Eglise de Strasbourg : l’évêque comme martyre de son amour de la justice, l’abbé comme martyre de son amour du prochain et le compagnon comme martyre de sa fidélité professionnelle à l’évêque et à l’Eglise, tous trois liés fermement par les liens de fraternité de la foi chrétienne. Des signes miraculeux et des événements  se sont produits de temps en temps depuis le 25 janvier, annonçant d’une part la répulsion du ciel devant ce sacrilège, d’autre part la satisfaction du sacrifice sanglant des 3 serviteurs de Dieu.

Le clergé organisa, en l’honneur des martyres un enterrement solennel. Le successeur de Prix comme évêque de Clermont, Avitus (676-691), fit ériger à Volvic, après constatation des miracles qui étaient manifestes à leur mort, au-dessus de leur tombe, une basilique et un monastère, où furent conservés leurs glorieux restes. Ce fut la reconnaissance officielle de l’Eglise, son premier acte de culte en mémoire des 3 saints. Cet hommage à la sainteté et au martyre des 3 compagnons trouve dans la « biographie » de 2 auteurs anonymes contemporains des saints, dans d’élogieuses expressions de multiples échos.

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St Amarin:
Les Saints Prix, Amarin …..et Elie

Bien que des contemporains de l’Evêque Praejectus de Clermont aient relaté la vie de saint de celui-ci avec beaucoup d’éloquence, Amarinus et Elidius ont plutôt été évoqués de manière annexe. Mais en tant que saint né dans le diocèse de Strasbourg, Amarinus, abbé du couvent de Doroangus, dans la vallée de la Thur, a une place importante.

Des petites, mais des brillantes étincelles éclairent sa personnalité et sa vie. Son activité dans la plus tard nommée selon lui vallée de St Amarin était du point de vue missionnaire d’une grande importance. Des ouvrages, comme la peinture des chanoines de l’église St Amarin, Thann ou la réputée collégiale St Thiébaud (Sankt Theobaldsmünster) ne pouvaient sortir que du roc spirituel que son infatigable travail a permis de perpétuer. La vallée vosgienne qui s’étend de Vieux-Thann à Wildenstein lui doit l’ensemble de sa culture chrétienne, des acquisitions si grandes et importantes qu’ils lui ont donné le nom éternel « d’apôtre de la vallée de la Thur ».

C’était vers l’an 625 quand le pieux moine Marinus, ou ainsi qu’il était nommé dans la langue du pays, Amarinus, a passé le col du Bussang pour s’installer dans la vallée de la Thur (« Doro »). Une vieille route romaine lui montra le chemin. Là, où le chemin traverse la Thur, il bâtit, sur la prairie, près du fleuve, avec l’autorisation du « Taldynasten » (Seigneur de la Vallée ?) Warnachar, sa cellule. Ici, au point de passage du fleuve, il put, comme autrefois St Jean-Baptiste au Jourdain, remplir sa mission auprès des voyageurs qui empruntaient la route allant d’Alsace vers la Bourgogne. De là, il lui était aussi plus simple d’atteindre une grande partie de la population de la vallée encore païenne, car il était venu en missionnaire. Encore aujourd’hui, le nom du lieu et une petite croix champêtre – jusqu’à la révolution il s’agissait d’une chapelle –  rappellent l’endroit où Amarin a érigé pour la première fois le signe du Christ. Après quelques temps, Amarin quitta la plaine humide pour installer son nouveau logement sur un versant de montagne plus au nord. Il se situait au Zinserlendstein sur un petit plateau au pied d’une pente rocheuse sur le sommet de laquelle il y avait autrefois un camp romain. Entre temps quelques autres hommes pieux s’étaient joints à lui, et il créa avec eux un petit monastère selon la règle du fondateur de Luxeuil, St Columban. A côté des pauvres cellules en bois des moins, se construisit dès le début également une pauvre chapelle, peut-être une petite église, dédiée, par Amarin, au saint évêque de Tours St Martin, qui servit aux anciens et aux nouveaux chrétiens du secteur, comme lieu de prière et d’offrande.

Ce fut une vie difficile pour Amarin et ses frères. A côté des travaux agricoles pour leur subsistance, ils rendaient visite aux habitants isolés des montagnes pour leur apprendre la rationalisation de leurs cultures et leur enseigner les bases de la religion chrétienne. Souvent, ils devaient, pauvres eux-mêmes, soutenir les plus pauvres d’entre eux. Les moines, ainsi que l’enseignait la règle de St Columban se contentaient d’eau de source et de pain cuit sous la cendre. De temps en temps, il y avait sans doute aussi un petit poisson pour changer de la maigre nourriture. De cette manière, Amarin et ses frères passèrent des années en travail et prière, dans la seule pensée de transmettre aux habitants de la vallée la grâce et la bénédiction de la culture chrétienne.D’après une estimation sérieuse, Amarin a passé un demi-siècle comme abbé et missionnaire à Doroangus.

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