Une réflexion pour Pâques

Une réflexion à partir de l’Evangile de la Veillée Pascale – Année B – Marc, 16, 1-7
Il y a des chances que des personnes nous ont déjà lancé : «  Mais quelles preuves avez-vous de la résurrection de Jésus ? n’est-ce pas une belle légende destinée à vous faire rêver ? : « vivre pour toujours après la mort, n’est-ce pas un leurre ? » –
On ne pourra jamais convaincre personne de la résurrection de Jésus, de la vie transformée et sans fin après la mort, bien des enquêtes ont déjà révélées qu’une proportion non négligeable de chrétiens n’y croient pas ou n’y croient plus
Chacun est amené à se demander, un jour ou l’autre, pourquoi il y croit, et continue à y croire, c’est en évoquant notre histoire de croyant, avec les étapes vécues, que nous pouvons formuler notre réponse ou ‘’balbutier’’ des éléments de réponses, car nous sommes toujours en chemin et non arrivé au but ultime.
A nos éventuels questionneurs, c’est, en premier, en faisant appel à notre expérience personnelle que nous pouvons répondre
Il est tout aussi pertinent de dire à ceux qui peuvent nous questionner : regardez, aujourd’hui encore, il y a des Eglises chrétiennes qui, avec leurs différences, se réfèrent à Jésus-Christ ressuscité ; bien sûr ce ne peut jamais être une preuve, mais un signe, qui appellent d’autres signes.
Beaucoup d’hommes et de femmes, chrétiens ou non, attendent encore, et tout particulièrement de l’Eglise catholique et de ceux qui y assument des responsabilités ; non des signes extraordinaires ou sensationnels, mais simplement des signes de compassion, de compréhension, d’humanité.
Dans toutes réactions, controverses, accusations, parfois à la limite de la caricature, qui font suite à des actes, des initiatives ou des paroles du pape, d’évêques et de prêtres, n’y-a-t-il pas comme une attente de signes d’humanité de la part de ceux qui annoncent la Parole du Christ ?
Notre monde, notre société, est à l’image, en beaucoup plus grand, de la Galilée, où jadis le Ressuscité a précédé ses disciples « Allez dire à ses disciples, et à Pierre, il vous précède en Galilée, là vous le verrez, comme il vous l’a dit »
Ce message qui a été confié aux femmes venus au tombeau de Jésus est toujours d’actualité car notre monde, notre société, est toujours le lieu de rencontre, de brassage, comme jadis la Galilée, d’hommes et de femmes aux croyances diverses, et le Christ ressuscité nous y précède et nous y attend.
Toute célébrations est le lieu de la présence réelle, en plénitude, du Christ, par sa parole proclamée, par son Corps donné, par l’assemblée de croyant ; mais nous discernerons tout autant sa présence réelle si nous regardons le monde et la société avec les ‘’lunettes de l’Evangile’’, si nous y repérons ce qui est signe d’humanisation grâce aux initiatives et actions humaines ; ne cherchons pas d’abord du grand, du massif, de l’exceptionnel, car comme la résurrection de Jésus fut discrète en son temps, les signes de sa présence le sont encore aujourd’hui.
Regardons autour de nous, dans nos cercles de relation, dans notre existence, ce qui contribue à mieux humaniser les rapports entre les gens, à favoriser le ‘’vivre ensemble’’ dans le respect de la diversité.
Comme des millions de chrétiens de par le monde, lors de la veillée pascale et du dimanche de Pâques, nous renouvellerons notre foi en Jésus-Christ ressuscité.
Que cette profession de foi élargisse l’horizon de notre vie, qu’elle renouvelle notre regard sur les choses et les êtres, qu’elle nous rende attentif à notre monde, à notre société, puisque c’est là que le Ressuscité nous attend.