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Homélie du 33° dimanche du temps ordinaire Année C 2019

33° dimanche du temps ordinaire – Année C – 2019 – Luc, 21, 5-19

Nous admirons, et avec raison, tout ce que les avancées technologiques ont ouvert comme possibilités impensables il y a encore quelques décennies: que ce soit en micro-chirurgie, en moyens de déplacements, de communications et d’information, et tant d’autres possibilités qui sont bénéfiques pour l’humanité, 

mais il y a aussi le revers de la médaille : la puissance de la finance, une certaine fragilité de notre société le chômage de masse, la précarité persistante, les bouleversements dus à la mondialisation, les attentats et la constante de la menace terrorisme, la crise migratoire, les tensions entre des pays, des guerres régionales, les dégradations de l’environnement et même les religions, dont le christianisme qui nous concerne en premier, ne sont pas des îlots de tranquillité dans un monde où tout bouge très vite, même trop vite par moment… 

Dans l’Evangile que nous venons d’accueillir, il y a aussi l’évocation d’événements difficiles, inquiétants et dramatiques, Jésus, tout comme Luc, l’auteur de texte, évoque à la fois la fin des temps et des événements de son époque. 

Mais ce texte n’est pas qu’une description ; Jésus, Luc et les chrétiens de son temps, interprètent les événements pour en dégager le sens dans l’histoire du salut, le salut étant la libération totale de l’humanité par et dans l’amour de Dieu et les derniers mots résonnent comme une promesse de vie.

C’est assez paradoxal, on passe d’une ‘’destruction’’ à une ‘’reconstruction’’ – Oui, pour le croyant, dans toute mort, une vie peut germer – de tout mal, un bien peut germer  il y a ce qui tombe et ce qui se lève : ce qui germe, ce qui se construit, ce qui se lève, ne nous ramène jamais à la situation d’avant: c’est vrai pour l’Église depuis le Concile Vatican II – une forme de liturgie a fait place à une autre – une autre organisation de l’Eglise se met progressivement en place, et nous sommes en plein dedans et c’est tout aussi vrai pour la société : nous pouvons repérer tous les changements qui se sont produits, nous réjouir de certains et en regretter d’autres, mais notre foi nous appelle toujours à habiter activement le présent qui prépare l’avenir.

« Voici que vient le jour du Seigneur »  – c’est ainsi que le prophète Malachie ( 3, 19-20a )a proclamé sa foi en la venue définitive de ce jour où Dieu mettra un terme à l’histoire de l’humanité et instaurera un monde nouveau que nul ne peut se représenter 

Mais cette parole est aussi pour maintenant, car c’est chaque jour «  le jour du Seigneur », le jour de sa venue car nous sommes, comme le monde, la société, l’Eglise, en devenir, et cela en passe par un travail de destruction et de renouvellement, de renouveau, qui est permanent et actuel : sous nos yeux, un monde est toujours en train de disparaître, de se renouveler et de renaître d’une autre façon…

Dieu est Vie et, par le Christ, nous sommes déjà, même si c’est imparfaitement, en communion avec Lui: telle est notre foi si toutefois nous croyons au Dieu Père que Jésus est venu révéler. 

Et les signes de cette vie à l’œuvre sont nombreux : chaque fois que des hommes refusent de céder aux forces de haine et œuvrent pour la compréhension mutuelle, chaque fois que des artisans de paix, au plus fort des violences et des guerres, font entendre leur voix, chaque fois que des hommes se mettent, fraternellement, et de diverses façons, au service de leurs semblables.

A chaque fois que quelque chose se réalise, même petitement, pour une vie plus digne, plus humaine, nous pouvons y discerner la présence de Dieu  et de même dans le christianisme et particulièrement dans l’Église, nous pouvons discerner des signes de vie et de renouvellement, pensons à tout ce que le pape François a dit, proposé et entrepris depuis son élection, ce n’est pas encore le Royaume, mais ”chemin d’avenir”, y progressons-nous avec lui ? 

En conclusion de cette page d’Evangile nous avons entendu: « C’est par votre persévérance que vous garderez la vie » la persévérance au sens ou St Luc l’utilise, c’est la résistance à tout ce qui menace la Parole du Christ semée en nous et la meilleure des résistances, c’est d’être, là où nous vivons, présent et agissant pour contribuer, même modestement, par ce que nous disons et faisons, à la venue du règne de Dieu.

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