La Tradition de l’Eglise… la Tradition dans l’Eglise… Introduction : Jésus, en quittant ses disciples ne leur a pas donné une Eglise ‘’clef en mains’’, il n’y a qu’à parcourir le Livre des Actes des Apôtres pour s’en rendre compte.
En ce qui concerne la Messe, ( la Célébration Eucharistique ) l’apôtre Paul a écrit ceci aux chrétiens de Corinthe ( 1 Co, 11, 23 à 26 : « …voici ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance établie par mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ».
Les paroles qui sont dites aujourd’hui ne sont pas exactement les mêmes et pourtant elles sont fidèles à la tradition à laquelle l’apôtre Paul s’est référée..
La Tradition : « la tradition est le lien du passé avec le présent » ( Petit Larousse ) C’est donc toute une histoire où tout n’est pas fixé d’avance…Pour ce qui est de l’Eucharistie ( La Messe ), entre son déroulement au premiers temps de l’Eglise et aujourd’hui, il y a un ‘’monde’’. Le livre ‘’La Messe dans l’histoire’’ est à ce sujet très éclairant.
Du Concile de Trente à Vatican II : cette période de 4 siècles peut se résumer en 3 mouvements en ce qui concerne la liturgie occidentale : une évolution interne, des refus, une reprise.
Une évolution interne : en 1587, le pape Pie V fait réviser les lectures en corrigeant les traduction latines en vigueur. Puis on entre dans l’ère des rubriques, on statue sur les moindres détails, par exemple sur l’ordre de l’allumage des cierges…La peur des désordres à la fin du Moyen-Âge et la crispation anti-protestante donnèrent à la liturgie un aspect d’hommage rendu à une divinité intouchable et inaccessible. Mais jamais les papes ne se sentirent liés à jamais par ce qui a été décidé par Pie V. En 1600, Clément VIII corrige les chants de la messe et fait réviser la Bible latine. En 1634, Urbain VII remanie les rubriques et elles le seront fréquemment jusqu’en 1911, puis en 1913, 1920, Pie XI introduit la messe dialoguée en 1930, Pie XII introduit le Tridium Pascal en 1955
( Jeudi-St, Vendredi-St, Samedi-St )
Des refus :. L’histoire des refus, c’est l’histoire des peurs : peur du protestantisme, peur des idées de la révolution française. L’évolution liturgique est contrecarrée par la crainte des excès possible, pourtant dés le 17ème siècle les évêques allemands se préoccupent de rejoindre le peuple , ainsi ils demandent, entre autre, de pouvoir tourner l’autel vers le peuple. En France, le désir d’une liturgie en français se concrétise, en 1660, avec la traduction du missel pour les fidèles, mais en 1661 elle fut interdite par le pape suite à de fausses dénonciations. Entre 1714 et 1747, Benoît XIV avait chargé une commission de préparer une réforme de la liturgie ; il sentait bien le décalage entre l’officiant à l’autel et le peuple dans la nef, mais il refusa d’entériner les travaux de la commission.
La reprise :dés la fin du 19ème siècle, une reprise du sens liturgique se fait jour, des monastères se mettent au travail en Allemagne à partir de 1863, en Belgique en 1872. Dom Lambert Beaudoin ( 1873-1960 ) a eu la double préoccupation d’atteindre la masse des fidèles et, en gardant les acquis du passé, s’ouvrir à l’avenir. Pie X, en 1905, restaura la communion fréquente, et celle des enfants en 1910. En 1958, Pie XII rénova la Semaine Sainte.
C’est le travail de Vatican II qui accomplit l’œuvre commencée au Concile de Trente, car les intuitions de celui-ci furent reprises et portées à leur achèvement en étant dégagées des crispations et de la hâte qui les affectaient. Vatican II a eu la volonté de centrer la liturgie sur le Christ, tout en étant attentif aux mutations du temps et aux diversités de culture.
Et nous, aujourd’hui, comment vivons-nous notre participation à la Célébration Eucharistique ?
14 Septembre 2007