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Une réflexion pour dimanche 12 mai 2024

7° dimanche de Pâques B, une réflexion à partir de l’Evangile du 12 mai 2024 – Jean 17,10b-19
Pour entrer dans une maison, il faut ouvrir une porte ; pour entrer dans la compréhension de la parole du Christ, il y a aussi une porte à ouvrir et à passer ; pour ‘’entrer’’ dans cet Evangile, l’une des portes possibles c’est le mot ”monde” qui y est 9 fois.
Pour St Jean, qui a retenu et mis en forme ces paroles le mot ‘’monde’’ a deux sens, c’est selon l’utilisation qu’on en fait : il y a le monde comme le lieu où se déroule la vie humaine et donc c’est le lieu de l’annonce de l’Evangile et de la mission de l’Eglise
Il y a le monde qui représente ce qui est hostile au Christ et à sa Parole, qui représente ce qui en l’Homme lui-même est rejet de Dieu, obstacle à son amour.
En notre temps, le mot monde garde ces deux sens, c’est pourquoi il faut veiller à ne pas en faire usage uniquement négatif : un exemple : quand, dans des conversations, il est question que tout va mal dans le monde, avec le rêve, sous-entendu, qu’il faudrait pouvoir en sortir, mais si nous l’exposons à la parole de Jésus, nous constatons que ce n’est pas en fidélité à ce qu’il a dit.
Dans sa prière, il n’a pas demandé à Dieu de retirer ses disciples du monde, mais de les garder du Mauvais, c’est-à-dire de tout ce qui, dans le monde, est contraire et hostile à son action.
Dieu a envoyé son Fils dans le monde à une époque donnée qui n’était pas particulièrement favorable, il n’a pas attendu que tout soit parfait, bien tranquille et pleinement conforme à son Alliance pour le faire.Si Jésus est venu partager la vie des humains dans ce monde, c’est bien le signe qu’il est aimé de Dieu et qu’il veut le renouveler, le sauver, en y proposant son Alliance de façon toujours nouvelle.
En 1962 le Concile Vatican II a insisté, entre autre, sur cet aspect, ainsi, au début de la «  Constitution Pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps » il est précisé:
’’ Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur, la communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.‘’
Les appels qui en découlent sont simples : nous sommes appelé à nous situer : ‘’ comment suis-je présent à ce monde, à ceux et celles que je côtoie, que je fréquente, par quoi et comment je manifeste ma solidarité avec eux et à leur histoire ?
Nous faisons l’expérience que ce n’est pas toujours évident : commencer par prendre les autres tel qu’ils sont, accueillir des enfants, des jeunes, des adultes, non pas comme nous les rêvons, mais commencer par partir du point où ils en sont, avec leurs questions et leurs préoccupations, pour leur proposer un chemin d’Evangile nous demande une conversion permanente.
Nous pouvons, parfois, être tenté de penser ou de leur faire ”sentir” que nous sommes plus logiques et plus cohérents qu’eux en tant que chrétien; l’antidote à cette tentation, c’est de bien rester à l’écoute du Christ ”Parole de Dieu”, nous laisser sanctifier dans la vérité de Dieu, prendre notre part dans la mission pour laquelle le Christ nous envoie dans notre ”monde” : parler et agir en fidélité à la Parole, et avoir conscience que nous sommes en chemin tout comme eux.
Être envoyé en mission, c’est notre vocation, à ce propos, Guérin, l’un des prêtres qui a fondé la J.O.C. ( Jeunesse Ouvrière Chrétienne ) a écrit en 1963 : « La vocation ordinaire des masses revêt une telle importance que ce qu’on appelle les vocations extraordinaires doivent être au service de cette si belle vocation ordinaire de la foule innombrable des petits. Quand je dis «  vocation de la multitude » je pense au dessein d’amour du Père, pleinement réalisé en Jésus-Christ, qui s’exprime à travers les relations d’amour des hommes et qui donne un sens divin à leur vie de travail, de quartier, d’école, de loisirs »
Le ‘’paysage’’ de la société comme de l’Église a bien changé depuis 1963 et très profondément, pour autant la conviction de Guérin n’est pas du tout périmée, on gagne à s’en inspirer pour convertir le regard que nous posons sur ce que vivent et font nombre de ceux et celles que nous connaissons.

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